Early American architecture, by Joe Clarck HBSS
Ed. Lynchburg
Hardware and General Store – 1973
Un petit recueil d’une vingtaine de pages sur l’architecture
américaine des origines, à savoir des cabanes au fond du jardin… Des photos sépia
et quelques vers nostalgiques en guise de légende, dont voici un exemple :
“Some outhouses leaned to the East
Some outhouses leaned to the West
But whether East or West
We all came here to do our best”
Ce livre est une rareté, un cadeau signé de l'auteur, que mon frère m'a rapporté des Etats-Unis, un
petit bijou… DG
La
disparition,
de Georges Perec
Ed. Denoël - 1969
Il s'agit avant tout
d'un roman racontant la disparition d'un quidam, Anton Voyl. Son nom, à coup
sûr, fait allusion au truc disparu. Quant à la
construction du roman, on dirait du polar (plutôt noir a priori, il y a un
mort, puis moult assassinats).
Membre de l'Oulipo,
Georges Perec considérait que les contraintes formelles sont un puissant
stimulant pour l'imagination. La Disparition est un roman en lipogramme : pas
une seule fois la lettre 'e' n’apparaît dans ce récit de 297 pages !
*Le
chapeau de Mitterand,
d’Antoine Maurain
Ed. Flammarion –
2012
Un soir à Paris,
Daniel Mercier, comptable, dîne en solitaire dans une brasserie, quand un
illustre convive s'installe à la table voisine : François Mitterrand. Son repas
achevé, le Président oublie son chapeau, que notre Français moyen décide de
s'approprier en souvenir. Il ignore que son existence va en être bouleversée.
Tel un talisman, ce célèbre feutre noir ne tarde pas à transformer le destin du
petit employé au sein de son entreprise. Daniel aurait-il percé le mystère du
pouvoir suprême ? Hélas, il perd à son tour le précieux objet qui poursuit sur
d'autres têtes son voyage atypique au sein de la société française des années
1980. Cette fable pleine d'esprit et de malice possède comme le fameux chapeau
un charme mystérieux - celui de ressusciter une époque et, surtout, de mettre
au jour à travers une galerie de personnages notre rêve commun : voir
s'accomplir par magie nos désirs les plus secrets.
Voilà un livre qui a connu un tel succès que j’en attendais peut-être plus... L’épilogue que je ne révélerai pas est sans aucun doute le meilleur moment du
livre – NM
Rêvons
de mots,
de Raymond Devos
Ed. Le livre de
Poche – 2009
Depuis plusieurs
années, Raymond Devos travaillait à un nouveau livre d'humour et d'humeur fait d'aphorismes,
de pensées, d'anecdotes et d'extraits de sketches inédits. Il noircissait à cet
effet des petits carnets dans lesquels il consignait ses dernières trouvailles,
ses réflexions, ses fulgurances. Sorte de testament comique, le livre est paru après sa mort. On y retrouve
son sens du mot, de l'absurde, des paradoxes, et une certaine vision de la
condition humaine aussi juste qu'irrésistible.
En voilà un qui n’est pas près de passer de mode. Nicole
nous a lu plusieurs passages, avec gourmandise et fous rires à peine contenus.
*L’écrivain
national,
de Serge Joncour
Ed. Flammarion –
2014
Serge,
écrivain, arrive dans une petite ville du centre de la France où il est invité
pour une résidence. En arrivant, il lit dans le journal un article sur un fait
divers venant juste de se produire. Un vieux paysan original et très riche
aurait disparu et un jeune couple de marginaux serait suspecté de son meurtre. Serge est aussitôt attiré, comme happé par
le magnétisme dégagé par la jeune femme, Dora, tandis que le jeune homme est incarcéré. Contre toute
attente et sous le regard réprobateur de la plupart des habitants, il va se mettre à enquêter
sur cette affaire et se rapprocher de la jeune femme…
Beaucoup d'humour et d'autodérision dans cette comédie humaine que j’ai beaucoup aimée : un atelier d'écriture avec des illettrés, une table
ronde avec des lectrices irascibles… – HL
Dans un tout autre
genre voici ma toute dernière découverte pour illustrer notre thème :
Les
zozos du paradis,
de Bernard Berger
Ed. La brousse en
folie
Il
n'y a pas réellement d'histoire, ni de vrais héros. Chaque album de cette série, qui se déroule dans une petite ville de Nouvelle Calédonie, se compose de diverses histoires, en une planche, avec une brochette de personnages que l’on retrouve d’un
album à l’autre, dont : Tonton Marcel, l’archétype du Caldoche de brousse,
râleur, coléreux, têtu, buveur, légèrement de mauvaise foi et menteur, mais
ingénieux et disposant d'un bon fond... Dédé,
le canaque, son compagnon de chasse, de pêche et d'apéro, au nez rond et fort,
aux cheveux crépus et marchant pied nu, qui aborde la vie avec philosophie et «
bon sens », toujours vêtu d'un débardeur (ou « marcel ») blanc et d'un short... Tathan,
made in Asia, qui vend à tout ce qui bouge. » Le « chinois » de la série... Joinville, le métrofonctionnaire qui a tous les diplômes, a tout vu, tout lu « et touché la prime ».
Il est l'archétype du « Zoreille » : fonctionnaire métropolitain venu travailler
sur le Caillou.
C’est une amie qui a vécue en Nouvelle Calédonie qui m'a fait découvrir cette série. Le trait est forcé, mais jamais méchant, c'est vraiment très savoureux - HL
*Cold Comfort
Farm,
de Stella Gibbons
La Ferme de froid accueil, traduit par Iris
Catella et Marie-Thérèse Baudron en 1946, mais à présent introuvable.
Ed.
Important books - 2013
Sorti en Angleterre
en 1932, ce livre constitue une parodie de la vie rurale et de ses mélodrames A la mort de ses parents, Flora Poste dispose d’une petite rente et décide d’aller s’installer
chez des cousins qui vivent dans une ferme du Sussex. Elle a reçu une éducation
sophistiquée et n’a guère été préparée à gagner sa vie. La famille qu’elle
découvre dépasse ses pires attentes et tous sont à ses yeux plus étranges les
uns que les autres. Qu’à cela ne tienne, en quelques mois elle parvient à
remettre de l’ordre dans tout cela et à régenter ce petit monde.
Parodie de roman à la Jane Austen, ce livre
que j’avais lu il y a bien longtemps et que j’ai redécouvert pour l'occasion, n’a pas pris une ride et me fait toujours autant rire. Il est considéré comme l'un des meilleurs du genre en Angleterre et cet exemplaire rejoindra le fonds anglais de la bibliothèque. Je vous le recommande – SV
*La commedia des ratés, de Tonino Benacquista
Ed.
Folio policier
Dario
meurt assassiné. Il a légué un vignoble "au pays" à Antonio, un ami
d'enfance qu'il n'a pas revu depuis des années. Le bénéficiaire soupçonne tout de suite
Dario, le roi de la magouille, de ne pas avoir acheté ces terres pour se
transformer en paisible vigneron. Il n'aura de cesse de découvrir l'arnaque
pour la reprendre à son compte, sans avoir nécessairement envisagé toutes les
conséquences de ses actes...
Voilà un polar désopilant et bien
mené. On y parle pasta et cuisine italienne d’un bout à l’autre, avec un
humour consommé. La commedia des ratés a remporté en 1991 le Grand Prix de
littérature policière, le trophée 813 du meilleur roman et le prix Mystère de
la critique. A partager sans modération ! - GA
*Un
tout petit monde,
de David Lodge
Ed. Rivages – 2004
En
matière d'ironie, Lodge est un maître incontesté, et pour servir ses méchantes
ambitions, il pousse la caricature (acide, mais jamais amère) parfois jusqu'à
l'extrême. Ainsi, il traque, dénonce, fustige et se moque superbement des
mesquineries calculatrices, des petites ambitions des "grands
littérateurs" qui se déplacent de congrès en réunions internationales
comme ils iraient à la parade, jouant les érudits, les beaux esprits ou encore
les séducteurs de salons. Mais avant tout, sa métaphore nous touche et nous
amuse, car effectivement, "que le monde est petit" !
Je me suis replongée dans Sacha Guitry, qui m'est apparu démodé, et suis revenue à l'humour anglo-saxon, à mes yeux bien supérieur et qui a l'art de nous faire rire des situations tragiques. C'est cette même forme d'humour que l'on retrouve dans "Le scaphandre et le papillon" de Jean-Dominique Bauby, où l'auteur relate son expérience du 'locked-in syndrome' qui l'a enfermé dans un corps ne répondant plus à son esprit, et parvient à nous faire sourire, sans jamais s'apitoyer sur son sort - AML
*Pourquoi
j’ai mangé mon père,
de Roy Lewis
Ed. Actes Sud –
1993
Les
inventions et mésaventures d'Edouard, hominien de génie - auquel s'oppose son
frère Vania, un écolo de la préhistoire - donnent à ce livre la saveur et la drôlerie
qui lui ont valu, dès la première édition, un succès immédiat. C'est Théodore
Monod qui a débusqué ce roman désopilant, écrit par l'anthropologue anglais Roy
Lewis, et qui a proposé à Vercors de le traduire. Lequel, lecture faite, a
avoué n'avoir plus ri de si bonne grâce depuis le temps de Buster Keaton. Voici
en tout cas une manière décapante de réfléchir aux origines de l'homme, à son
évolution, à l'état de la société, aux conflits de génération...
Je me suis vraiment régalée à la relecture de livre ! L'anachronisme qu'il manie est particulièrement savoureux, un ressort que je retrouve avec le même plaisir dans la série "Silex and the city". Voilà une bonne occasion de redécouvrir cet auteur, dont plusieurs livres sont à la bibliothèque - CP
*Les titres précédés d’un astérisque sont disponibles à la
bibliothèque.
Le
prochain Cercle de Lecture se réunira le vendredi 9 janvier à 20h00
Le sujet en sera "Du
livre au film..."