samedi 29 juin 2013

Le roman du terroir ou la nostalgie

On retiendra de notre dernière séance du Cercle de Lecture que la nostalgie est finalement ce qui caractérise le mieux le roman du terroir. Le genre date un peu, et les livres qui émergent sont ceux qui nous apprennent réellement quelque chose sur des régions et des métiers méconnus... 

*Les pays, de Marie-Hélène Lafon  (Cantal)
Ed. Buchet Chastel – 2012
Claire, fille de paysans du Cantal, est née dans un monde qui disparaît. Son père le dit et le répète depuis son enfance : ils sont les derniers.
Très tôt, elle comprend que le salut viendra des études et des livres. Elle s'engage donc dans ce travail avec énergie et acharnement. Elle doit être la meilleure. Grâce à la bourse obtenue, elle monte à Paris, étudie en Sorbonne et découvre un univers inconnu.
Elle n'oubliera rien du pays premier, et apprendra la ville où elle fera sa vie. 
 Le livre raconte ces années de passage.
 Une langue riche et de longues phrases, un livre dense, mais attachant. On comprend bien les motivations et les difficultés à quitter son pays natal et celles à faire sa vie ailleurs... J'ai trouvé beaucoup de pudeur dans ce récit, qui m’a beaucoup touchée – HL

La promesse de l’océan, de Françoise Bourdin  (Bretagne)
Ed. France Loisirs – 2012
Dans les Côtes d’Armor, Mahé est une femme. Elle dirige avec intelligence et détermination l’entreprise de pêche familiale, mais entre les aléas de la crise et le caractère irascible de son père, son quotidien est loin d’être un long fleuve tranquille… A 30 ans, Mahé n’a toujours pas trouvé l’homme de sa vie. Elle n’est pas indifférente au charme d’un séduisant dentiste aux yeux gris, mais son douloureux passé amoureux est sur le point de la rattraper de la manière la plus inattendue…
Une histoire d’amour naissante, ancrée dans les côtes d’Armor avec des personnages très très attachés à leur région. On apprend beaucoup du métier de pêcheur - FL


*L’héritier des Beaulieu, de Françoise Bourdin (Normandie)
Ed. Belfond - 2000
Les Beaulieu sont imprimeurs de père en fils depuis deux siècles, mais c'est Barth qui a fait de l'affaire familiale un groupe industriel prospère. Habile et charmeur, malgré sa brutalité, il règne sur le clan, dans le manoir de Carrouges, aux environs de Honfleur. Mais à quoi bon un empire sans héritier ? Soucieux de transmettre le patrimoine, ses proches complotent et intriguent, voulant lui imposer pour successeur un neveu qu'il méprise.
De son côté, Barth, hanté par le souvenir de Nicky, la seule femme qu'il a jamais aimée, cherche à venger la blessure causée par sa trahison. Le malaise règne au sein de la grande maison Beaulieu, et il suffira d'un banal accident de chasse pour mettre le feu aux poudres... Secrets du passé, rivalités, amours contrariées et règlements de comptes.
Un roman sur la filiation et la transmission, et sur la complexité des relations familiales. Une fascinante découverte du monde de l'imprimerie – FL

Du côté des Bordes, de Henri Vincenot (Bougogne)
Ed. Anne Carrière - 1998
Une chronique douce-amère des premiers temps de l'Occupation dans la campagne bourguignonne.  Ce premier roman de l'auteur, écrit en 1941, est resté longtemps inédit.
Mobilisé au premier
 jour de la guerre, François Charmot a été réformé. A la ferme, les patrons comptent sur lui, car leur fils unique est sous les drapeaux. A la grande stupeur des anciens, les armées alliées s'effondrent. Les réfugiés déferlent sur la campagne, bientôt suivis des soldats en déroute, puis de l'armée allemande. Les gens de la ville ont faim et froid, mais les paysans, autrefois généreux, gardent leurs provisions ou les vendent au prix fort aux Allemands. Tel commence la guerre résistant, qui finira dans les bonnes grâces de l'occupant…
Est-ce le style qui a mal vieilli ? Trop d'adjectif, trop loin de moi peut-être ? Les personnages sont traités de façon superficielle - GA


L’épervier de Maheux, de Jean Carrière (Haut pays des Cévennes)
Ed Livre de Poche – 1972
Lorsqu'on atteint les hautes solitudes du hameau de Maheux, plus de torrents, plus de sources, d'immenses étendues sans arbres moutonnent à l'infini. Les fermes sont abandonnées les unes après les autres, les enfants quittent le pays. Abel Reilhan reste seul, dernier parmi les derniers habitants de ces landes inanimées ; seul à piéger les grives ou à tirer le lièvre, seul à glaner les châtaignes ou à couper le bois mort, seul enfin à défier l'ingratitude du ciel et de la terre, du fond du puits qu'il creuse pour faire jaillir l'eau qui n'existe pas. Pari perdu d'avance : Abel mourra vaincu, mais dans sa défaite, peut-être, une victoire dont nous ne connaîtrons jamais le secret.
J'ai relu ce livre avec un plaisir énorme et retrouvé. L'entêtement jusqu'à la démence d'un vieux fou, éperdument, viscéralement attaché à sa caillasse ; l'incompréhension et bientôt la haine autour de lui... Un roman d'une rare force - GA

*Les vrais bonheurs, de Christian Signol (Limousin)
Ed Albin Michel – 2005
"J'ai toujours pensé que la beauté du monde était destinée à nous faire oublier la brièveté tragique de nos vies. Peut-être un cadeau de Dieu, s'il existe, comme je l'espère. Mais nous n'en sommes pas conscients, hélas ! ... Et pourtant le monde vit... "
A travers ces pages où se mêlent présent, passé, souvenirs d'enfance, impressions de toujours, Christian Signol nous entraîne dans un voyage où la sensation du bonheur et celle de l'éternité sont intimement liées.
Des moments, des lieux, des souvenirs qui fleurent l’authentique. Cela se lit bien - MM

*Les Nympheas noirs, de Michel Bussi (Giverny)
Ed. Presses de la Cité – 2011
Huis-clos dans le village de Giverny, où Claude Monet a passé de nombreuses années à peindre ses célèbres Nymphéas. On s'attache à tous les personnages, et on est captivé par ce meurtre et cette enquête qui piétine. L'intrigue est construite comme une toile où l'artiste ajoute touche par touche des petits coups de pinceaux délicats et précis pour laisser apparaître peu à peu le tableau et permettre au lecteur de construire des hypothèses crédibles, mais il vous sera impossible d'élucider le mystère avant que l'auteur ne vous y autorise... !
Pas à proprement parler un roman du terroir..., mais pour sûr un bon polar ! – MM

*Les terres gelées, de Georges Coulonges  (Sud-Ouest)
Ed. Ps - 2009oint
C'est sur une route barrée par les agriculteurs en colère que le hasard met face à face Arnaud et Olinka.
Lui, a repris l'exploitation familiale, dans ce coin du Sud-Ouest entre Cahors, Moissac et Montauban et il se bat contre le gel des terres exigé par la politique agricole de l'Europe. Elle, est infirmière dans la région parisienne et elle ignore tout des problèmes des paysans, elle a d'autres soucis...
Pourtant la rencontre va se faire entre ces deux êtres que tout sépare. Une rencontre guettée avec inquiétude par Sandrine, seize ans, fille d'agriculteurs, et qui rêve de rejeter un avenir tout tracé...
Cette histoire semble avoir été écrite pour le téléfilm qui en sera adapté en 1995... Les intrigues familiales et amoureuses sont beaucoup plus développées que la vie des paysans. Nous sommes loin des paroles sincères recueillies auprès de témoins locaux… - CP

Paysans, de raymond Depardon 
Ed. Robert Laffont – 1997
 A seize ans, Raymond Depardon quitte la ferme familiale du Garet pour apprendre le métier de photographe. Le monde paysan, qui peu à peu se délite, hante son travail. Ces 80 clichés alternant le noir et blanc et la couleur, accompagnés des commentaires "précis et imagés" faits par les agriculteurs qu'il a photographiés, sont tout entier habités par la clairvoyance d'une génération qui assiste, impuissante, à sa propre disparition.
Les textes accompagnés des photos de Raymond Depardon – excusez du peu ! Cela vaut bien un roman du terroir – CP
 
*Récits des friches et des bois, de Henri Vincenot (Bourgogne)
Ed. Anne Carrière – 1997
Dans ces nouvelles et courts romans ayant pour cadre la Bourgogne " chevelue ", l’auteur met en scène bergers et braconniers, personnages emblématiques de contact vrai avec la nature, recrée l'atmosphère des villages retirés et relate des épisodes de chasse mémorables.
Les textes regroupés ici ont été rédigés entre 1930 et 1942. Ils offrent tout ce qui fait Vincenot : l'humour et la tendresse, la clairvoyance et le lyrisme, l'indulgence et l'exigence.
Vision « Rousseauiste » et cartes postales imprégnées des découvertes de la nature avec son grand-père... Voilà une langue vivante et sans sophistication qui rend la lecture agréable - NM

*Les titres précédés d'une astérisque sont disponibles à la bibliothèque. 

Le calendrier de notre prochaine saison  vous sera communiqué
samedi 7 septembre 2013
au Forum des Associations.



lundi 10 juin 2013

Hommage à Maurice Sendak

Sendak Google
Maurice Sendak, l'auteur et illustrateur de Max et les Maximonstres aurait eu quatre-vingt cinq ans aujourd'hui.

C
onsidéré comme l'un des des plus grands classiques de la littérature jeunesse,
Max et les Maximonstres
 
s'est vendu à 10 millions d'exemplaires aux Etats-Unis.
Et comme pour confirmer ce succès,
le président Barack Obama lui-même en a fait la lecture aux enfants invités à la traditionnelle chasse aux œufs de Pâques à la Maison Blanche, le 13 avril dernier... 



jeudi 6 juin 2013

Des contes animaliers à l'Heure du conte

Enfin une température estivale ! Nous sommes sortis dans la cour de l'école et nous sommes installés à l'ombre du porche. Avec ce temps radieux et les spectacles de fin d'année à répéter, les rangs étaient clairsemés...
Le kamishibaï a ouvert la séance :
Oh Lila ! de Maria Janssens & Catherine Louis
Ed. Callicéphale
La jeune lièvre Lila s'est aventurée dans le ravin interdit. Elle a échappé aux chiens et s'en est sortie saine et sauve, mais elle s'est blessée. Son copain l’écureuil lui conseille de demander de l’aide. Consciente de sa bêtise, Lila a peur des conséquences et elle hésite…
Ou comment convaincre les enfants d'avouer leurs bêtises et de demander de l'aide dans les situations difficiles.

La bibliothèque a saisi l'occasion des sujets animaliers pour présenter l'univers des Solotareff. Les deux albums qui suivent sont signés Olga Lacaye et Grégoire Solotareff pour l'un, et Nadja, pour l'autre - trois grandes noms de l'album jeunesse, tous de la même famille...

Chien bleu, de Nadja
Ed. L'Ecole des Loisirs (2002)
Un chien mystérieux, au pelage bleu retrouve Charlotte tous les soirs avant qu'elle ne s'endorme. La petite fille aimerait bien le garder, mais sa maman s'y oppose. Pour la consoler ses parents l'emmènent pique-niquer dans les bois, mais en ramassant des fraises l'enfant s'enfonce dans la forêt...
L'histoire est racontée comme un conte merveilleux. Magnifiquement illustrée, avec de grands applats de couleurs vives, et à chaque page les regards lourds de sens.


Neige, de Grégoire Solotareff ; Ill. Olga Lecaye
Ed. L'Ecole des Loisirs (2002)
"Il y avait une fois un loup blanc... Blanc comme la neige, blanc comme un mouton, blanc comme du pain blanc, mais les loups, eux, sont bruns ou gris. Pas blancs." Abandonné par sa famille, sans avoir reçu de nom, le loup blanc commence sa longue marche dans les bois. Jusqu'au jour où il rencontre un loup noir, lui aussi différent des autres loups. De ces deux différences nait, au prix d'une longue attente, une belle amitié et... un prénom.

"Des trois histoires, nous a déclaré Camille, j'ai préféré les trois !"
Bonne pioche, alors !!!
  Nous nous donnons rendez-vous à la rentrée...