dimanche 10 janvier 2016

Paroles et musique au Cercle de Lecture

Pour sa première réunion de l’année, le Cercle de lecture s’est offert une escapade dans le patrimoine culturel d’un pays où, dit-on, tout commence et finit par des chansons.
Morceaux choisis de notre soirée
Chaque titre de chanson est un lien vers un enregistrement 
La soirée a commencé par un hommage à deux des plus grands poètes populaires de notre époque - Georges Brassens et son maître Charles Trenet, qui prennent un plaisir évident à chanter en duo, dans un étonnant document télévisuel de 1966.
Pour eux et pour leurs innombrables semblables, écrire est une nécessité vitale, comme l’exprime Anne Sylvestre dans sa chanson-manifeste : « Ecrire pour ne pas mourir ».
Paradoxalement, cela leur permet de créer des splendeurs telles que « N’écris pas », un texte de la très romantique Marceline Desbordes-Valmore, mis en musique plus d’un siècle et demi plus tard par Julien Clerc et repris par Benjamin Biolay sous le titre « Les séparés ».
Mais le temps importe peu, comme l’a démontré Léo Ferré en ressuscitant la poésie du XIIIe siècle dans « Pauvre Rutebeuf», une complainte chantée ici par sa principale interprète Catherine Sauvage. 

Il arrive aussi qu’une chanson soit associée aux drames de son époque. C’est le cas du célébrissime « Temps des cerises », que nous relions tous à la Commune alors qu’elle fut écrite cinq ans auparavant par Jean-Baptiste Clément. Elle est interprétée ici par Mouloudji.

     
Aujourd’hui, musique, poésie et cinéma sont indissolublement liés. Leur association a notamment donné naissance aux « Feuilles mortes », écrite par Prévert et Kosma pour « Les portes de la nuit », que Cora Vaucaire fut la première à chanter.

Trop sérieuse, notre soirée ?
Non, grâce aux incursions d’un farfadet nommé Richard Gotainer, qui, malgré une apparence ultra-légère, manie le verbe comme personne et a brillamment comparé aux quatre saisons les phases d’un même amour dans :

Nous avons eu recours à lui chaque fois que la gravité s’installait...


La chanson française emprunte quantité de textes à de grands poètes qui n’avaient écrit que pour être lus. C’est le cas d’« Ame, te souvient-il », poème de Verlaine mis en musique par Léo Ferré et que nous avons écouté dans la belle interprétation de Christine Sèvres, première épouse de Jean Ferrat. Son disque eut la malchance de sortir en mai 1968, et donc dans l’indifférence…
            
« La vie ne vaut rien », d’Alain Souchon est, contrairement aux apparences, un hymne à la vie. Le chanteur prouve combien la chanson « à texte » a résisté au tsunami du rock n’roll.
D'autres ont malheureusement plongé dans l’oubli, comme Michèle Arnaud, dont l’allure «BCBG» masquait l’impertinence. En témoigne « Timoléon le jardinier », un petit bijou écrit par Roger Riffard, ami de Brassens. C’est cette même Michèle Arnaud, qui a lancé Serge Gainsbourg, alors son accompagnateur…
                       


Plus oubliée encore est la chanteuse suisse Béatrice Moulin, car internet attribue à Michèle Arnaud ou Magali Noël sa revigorante interprétation de « Ne vous mariez pas, les filles », une chanson signée Boris Vian !

La « Java pour Petula » du même Vian, a introduit par un sourire notre incursion  outre-Manche, où « Ferry, cross the Mersey », de Gerry and the Pacemakers nous a rappelé que les Beatles n’avaient pas le monopole du « Mersey sound » caractéristique de leur époque
Elle nous a aussi fait découvrir la jolie voix de Rebecca Pidgeon, dont « Kalerka » est quasi-inconnu en France. Et comment quitter l’Angleterre sans réécouter « Scarborough fair », chanson traditionnelle rendue à la vie par Simon et Garfunkel ?
Reste une question : beaucoup de poèmes sont devenus des chansons, mais une chanson peut-elle devenir plus percutante si elle est lue par un acteur ? La réponse est oui, à l’écoute de « Dans le sac à main de la putain » chantée par son auteur Allain Leprest, puis lue par Philippe Torreton (version disponible sur le site Deezer, accessible par abonnement gratuit).


La diction de Torreton annonce le slam, souvent assimilé à tort au rap (beaucoup plus agressif ) et que nul n’illustre aussi bien que Grand corps malade, notamment dans « J’écris à l’oral » et « J’ai mis des mots ».


La fin de la soirée nous a propulsés à des hauteurs insoupçonnées grâce à « Nabucco » et son célèbre « Chœur des esclaves », inspiré à Verdi par le psaume 137 du Psautier de la Bible.

Ce chœur est associé à la constitution de l’unité italienne, car lors de sa création le nord de la péninsule était sous domination autrichienne. Il est tellement ancré dans la conscience politique du pays qu’il a servi de véhicule à l’opposition à Berlusconi (Lien pour les italianisants ) !
Plus accessible sans doute est la belle interprétation de Nana Mouskouri, « Je chante avec toi Liberté », qui en respecte l’esprit, sinon la lettre.
Et pour finir, une version très inattendue, sous le titre « Rivers of Babylon », du groupe Boney M ! Car aussi incroyable que cela paraisse, ce chant religieux rasta reprend lui aussi le psaume qui inspira Verdi. Comment trouver illustration plus éclatante des infinies possibilités de l’inspiration musicale ?

Merci à Serge qui a animé cette soirée, et à qui l'on doit ce superbe compte-rendu.
                  
Le prochain Cercle de Lecture se réunira vendredi 5 février 2016, à 20h00.
Son thème : "Migrations humaines, migrants d'hier et d'aujourd'hui".

jeudi 7 janvier 2016

Coup de théâtre à l'Heure du Conte

Le théâtre est une création de Papou et Dorothée : il est magnifique ! L'animation était inédite et les chuchotements allaient bon train derrière les mains...

Le scénario était au point, avec Dorothée dans le rôle de Bidule la sorcière, et Danny dans le rôle du clown :     
Léon le clown est la star incontestée du cirque, jusqu'au jour où, jaloux de son succès, un magicien le transforme en monstre ! La sorcière Bidule est appelée à la rescousse, mais elle a besoin des enfants pour reconstituer la potion magique qui parviendra à rendre son apparence au clown. C'est que l'ingrédient manquant n'est autre que le jus de chaussette d'un géant, qui exige en échange la résolution d'une série de rébus. Les sorcières savent beaucoup de choses, mais elles n'ont aucune compétence en matières de rébus...

Qu'à cela ne tienne, Anne est passée dans les rangs en soumettant les rébus aux enfants et, grâce à eux, Léon est redevenu le clown vedette du cirque.


Le spectacle terminé, les enfants ont eu droit d'inspecter le théâtre.
L'excitation de la nouveauté...