jeudi 16 janvier 2014

Grand cerf chez les Bébés-Lecteurs

Les enfants ont reconnu la conteuse. Certains enfants sont déjà des habitués de notre bibliothèque, installés en arc de cercle tous attendent... Lilas, notre mascotte les salue avec une chanson.
Le voile peut maintenant se lever sur le raconte-tapis.
  

Un grand cerf, de Martine Bourre
Ed. Didier Jeunesse

Sur l'air de la comptine du Grand cerf, Martine Bourre nous propose, avec le Grand morse, le Gros ours, le Grand zèbre et la sorcière, de regarder par la fenêtre qui peut bien venir à eux… Lapin, manchot, pintade, renard, tous fuient le chasseur et cherchent un refuge. Cinq histoires se succèdent ainsi en une grande fresque, dans la forêt, sur la banquise, etc. Et pour finir, la sorcière changera le chasseur en lapin...

Suit un jeu de doigts avec la famille pouce :
   Monsieur et madame pouce sont à l'abri (pouces cachés).
   Ils regardent tomber la pluie (bout des pouces entre l'index et le majeur).
   Il pleut sur la route, (chatouillis sur un bras)
   Il pleut sur la prairie, (sur l'autre)
   Et le petit se promène (auriculaire vertical)
   sous son parapluie. (et main dessus.) 

Une dernière chanson pour clore la première partie de notre séance :
   Je reprends ma valise,
   Ma canne et mon pépin,
   Ma grosse malle grise
   Et mon p'tit sac à main.
   Et je pars !
   Ohé cocher !
   Y a-t-il une place pour moi ?
   O-ccu-pé !!

...et ainsi de suite plusieurs fois. Mais elle s'arrête comment cette chanson ? Ben, elle ne s'arrête pas ! Découragée, la conteuse s'en retourne et décide de tout remballer...

A présent, chasse aux livres, le quart d'heure de lectures partagées peut commencer, un moment que les enfants adorent. Les plus petits n'ont aucun problème pour s'approprier une nouvelle lectrice, c'est à qui voudra bien leur lire le livre qu'ils ont pioché dans la caisse.

Nous nous quittons sur une part de galette offerte par les mamans et nous donnons rendez-vous le 13 mars :)



dimanche 12 janvier 2014

Le journal à bâtons rompus

Le thème du Cercle de Lecture a fait débat : 'journal intime', tenu par celui qui veut se souvenir des événements qui lui sont arrivés, 'journal de bord', destiné à archiver ces événements. Les surprises n'ont pas manqué.
Ulysse, de James Joyce
Ed. Folio – 2013
Le livre retrace les vingt-quatre heures d'une journée de 1904 à Dublin. Le personnage d’Ulysse est un petit employé juif, Leopold Bloom ; Stephen Dedalus, jeune Irlandais poète, est Télémaque ; Marion, femme de Bloom et qui le trompe, est Pénélope.
Rien n'arrive d'extraordinaire au cours de cette journée. Bloom et Dedalus errent dans la ville, vaquant à leurs affaires, et se retrouvent le soir dans un bordel. Chaque épisode correspond à un épisode de L'Odyssée. Mais la parodie débouche sur une mise en cause du monde moderne. Joyce exprime l'universel par le particulier. Bloom, Dedalus, Marion sont des archétypes.
L'auteur déploie une très grande variété de styles. C'est là un monument de la littérature, complètement iconoclaste - MM

*Portrait du Gulf Stream, de Erik Orsenna
Ed. Seuil - 2006
L'auteur nous entraîne le long du Gulf Stream - rencontres avec des courants marins, des hommes, des climats et des lieux ; réflexions, observations, interrogations ; le Gulf Stream et son influence sur le climat européen. De digression en information complémentaire, l’ouvrage se transforme en un traité de climatologie, dans lequel tous les facteurs sont étroitement imbriqués.
Comme toujours avec Orsenna, la lecture est très agréable et le livre frappe par sa documentation - FM

*Le journal d’une femme de chambre, de Octave Mirbeau
Ed. De Borée – 2012
Deux mois du journal de Célestine, soubrette auprès de riches propriétaires normands. Le lecteur découvre à travers ce regard les dessous du beau monde, les flagorneries et les turpitudes de la bonne société bourgeoise, et Célestine de conclure : « Si infâmes que soient les canailles, ils ne le sont jamais autant que les honnêtes gens ».
Un livre très intéressant, mais l’exploitation sans pitié des uns par les autres en rend l’atmosphère pesante - MPV

Stabat mater, de Tiziano Scarpa
Ed. Le livre de Poche - 2012
Cecilia, la narratrice, a été abandonnée à sa naissance et recueillie par l'hospice de la Pietà, à Venise. Chaque jour, masquée et dérobée au regard du public, Cecilia joue du violon. Dans cet univers confiné et reclus, la musique est sa seule source de joie et de réconfort, tandis que chaque nuit elle parle et écrit à cette mère inconnue dont l’absence la fait cruellement souffrir. L'année de ses seize ans, un nouveau professeur de musique vient remplacer le vieil abbé qui officiait auparavant : un jeune prêtre aux cheveux roux, Antonio Vivaldi.
Le livre a obtenu le prestigieux prix Strega, équivalent italien du Goncourt. Un livre très bien écrit, très agréable à lire et prenant – MCH

*Pourquoi j’ai mangé mon père, de Roy Lewis
Ed. Actes Sud - 1993
Journal "préhistorique" du Pléistocène moyen, tenu par Ernest, qui relate avec humour les inventions et mésaventures de son père Edouard. Ce père, hominien de génie, invente successivement — excusez du peu — le feu, les pointes durcies à la flamme, l'exogamie, le contre-feu et l'arc, et dans cette famille de pithécanthropes, l’oncle Vania est une sorte d’écologiste de la préhistoire.
Roy Lewis fait ici de l'anachronisme sa seule loi et revisite avec brio les grands thèmes de société : l'éducation, le rôle de la femme ou l'éternel combat entre progressistes et réactionnaires. Il aborde également l'écologie, la famille et pose la question cruciale de la maîtrise du progrès technique.
Le roman est désopilant, je le relis pour la troisième fois avec toujours le même plaisir - DG.

Apaisement, de Charles Juliet
Ed. P.O.L. – 2013
Ceci est le septième tome du Journal de l'auteur, l'aboutissement d’une vie difficile : recherche de l’écriture après une vie douloureuse à l’ « Ecole des enfants de troupe » d’Aix-en-Provence, enfance solitaire de petit paysan inculte, absence de présence maternelle...
Des notes dont certaines sont proches du poème en prose pour restituer des moments de vie, des rencontres, des souvenirs des lectures, des émois, des errances intérieures, des réflexions sur la connaissance de soi, le difficile retour à la source, la conquête d'une effective liberté...
Ce journal de la maturité témoigne d'une grande ouverture aux autres. L'auteur apaisé a trouvé sa voix d’écrivain, un lectorat fidèle et une vraie audience - BF


Vingt mille lieues sous les mers, de Jules Verne
Ed. De Borée – 2013
1866 - L'apparition d'une bête monstrueuse aux quatre coins des mers défraie la chronique. L'animal rapide, fusiforme et phosphorescent est responsable de plusieurs naufrages, brisant le bois des navires avec une force colossale. Le scientifique français Pierre Aronnax du Muséum d'histoire naturelle de Paris, en voyage d'affaire à New York, émet l'hypothèse d'un Narval géant. Les compagnies d'assurances maritimes demandent à ce que le monstre soit éliminé sous la menace de devoir augmenter leurs tarifs…
J'ai adoré ce livre enfant. Peut-être a-t-il un peu vieilli - VD


*La vierge froide et autres racontars, de Jorn Riel
Ed. Gaïa - 2000
De son séjour dans les années 50 auprès des trappeurs, Jorn Riel a rapporté ses désormais célèbres racontars « une histoire vraie qui pourrait passer pour un mensonge. A moins que ce ne soit l’inverse ».
La nuit polaire est longue au Groenland. Pour la meubler, les chasseurs disséminés sur le désert de glace se racontent leurs aventures, véridiques ou pas, leurs racontars, devant une bouteille de schnaps. Un soir, à court d’idées, Mads Madsen invente l’irrésistible Emma, qui prendra vie d’une manière assez imprévisible...
Une belle découverte. Le livre décrit avec beaucoup d’humour la solitude des chasseurs pendant l’hiver nordique. J'ai adoré – HL


*Le journal de Ma Yan, de MaYan et Pierre Maski
Ed. Livre de poche Jeunesse – 2003
Ma Yan, une écolière de treize ans d’une province de culture musulmane, témoigne de la difficulté pour les filles de milieux ruraux à bénéficier de l’instruction publique.
Un jour, à son grand désespoir, ses parents n'ont plus les moyens de lui payer l'école, tous ses rêves s'effondrent. Sa mère confie alors son journal à des français de passage dans le village. Un grand élan de solidarité va naître.
Ce journal et les explications qui le complètent constituent un document très intéressant, à faire lire aux jeunes qui n’aiment pas aller à l’école… CP


*Le désert des Tartares, de Dino Buzzati
Ed. Pocket – 2004
Les rêves de gloire du jeune officier Giovanni Drogo s'arrêtent brusquement au fort Bastiani, dernière sentinelle d'une "frontière morte". Que faire ? Rester et taire les tentations de la jeunesse, ou partir et avouer sa faiblesse devant l'épreuve qui l'attend ? La vanité militaire l'emportera et avec elle l'espoir d'un destin héroïque, mais c'est au confortable quotidien inlassablement identique qu'il va aliéner sa vie. Il ne se passera rien au fort qui puisse susciter tant d'espoir, rien qui puisse justifier l'absurde attente, si ce n'est l'emprise du désert. Lorsque, enfin, sonnera l'alarme, Drogo sera trop vieux et trop malade. Résigné, il guettera serein son ultime ennemi...
Au-delà du récit, il s'agit d'une illustration de la fuite du temps, ce que nous faisons de notre vie en attendant l’épreuve finale : la mort - NM

*Une jeune fille libre, de Denise Domenach Lallich
Ed. de la Loupe – 2005
« Ceci est personnel. Vous qui par mégarde ouvririez ce cahier, respectez mon désir. Si vous ne respectez pas mon secret, c’est que vous ne vous respectez pas vous-mêmes. »  Ainsi commence, le 10 novembre 1939, le journal intime de Denise Domenach. Elle n’a encore que 15 ans et prendra peu après le nom de guerre de Denise Duplessys. Car elle s’engagera très vite dans la Résistance lyonnaise sous l’influence de son frère Jean-Marie, futur directeur de la revue Esprit, et de Gilbert Dru, chanté par Aragon dans « La Rose et le réséda ».  Ce document fait revivre toute une époque, vue avec les hauts et les bas d’une adolescente parfois grave, souvent primesautière et toujours mue par l’amour de la liberté. Un tel journal ne pouvant tout dire, la deuxième partie du livre nous expose clairement son remarquable parcours. 

On ne peut qu’être captivé par le courage, la détermination et l’indéniable talent littéraire dont fait preuve cette « jeune fille libre », qui refusera toujours d’être qualifiée d’héroïne. Un document à ne pas manquer - SW

Lettres et carnets, de Hans et Sophie Scholl
Ed. Le livre de Poche – 2010
Hans Scholl : né le 22/9/1918, exécuté le 22/2/1943. Sophie Scholl : née le 9 mai 1921, exécutée le 22/2/1943. Deux destins, représentatifs de milliers d’autres : les autres membres, étudiants et amis du mouvement résistant « La Rose blanche », et tous ceux, anonymes, qui ont cru que la défense active des droits de l’homme dans l'Allemagne Hitlérienne importait davantage que la soumission au despotisme.
Les correspondances, dans un ordre chronologique, ont été croisées, agrémentées de nombreuses notes et commentaires et précisions à caractère historique ou plus personnel. Les personnages prennent vie et peu à peu se dessine leur évolution psychologique et leur aspiration de plus en plus forte à un idéal.
Il sera plus intéressant, le moment venu, de revenir sur l'histoire de ce mouvement ("La rose blanche"). Il existe des livres sûrement passionnants - SW


*Un peu de bois et d’acier, de Chabouté
Ed.  Glénat /Vent d’Ouest – 2012
328 p.
BD en noir et blanc, sans paroles. Un banc public, les mois, les saisons, les années passent, des passants l’ignorent, des habitués s’y assoient, des vies s’écoulent et se déroulent sur et autour du banc, et un jour des officiels de la mairie décident de le remplacer par un banc nouvelle génération. Le vieux banc est remisé, mais…
Scènes de vie. Une vingtaine de personnages que l’on voit évoluer sur plusieurs années : le couple SDF/policier municipal qui « joue » à cache-cache, la jeune femme aux lettres d’amour, les petits vieux qui se partagent un gâteau, l’amoureux transi et son bouquet de fleurs qui n'aura pas preneur… 
Et l’on prend un grand plaisir à relire encore et encore la BD pour en déceler tous les détails et suivre ces personnages…GA

*Les titres précédés d'une astérisque sont disponibles à la bibliothèque. 

Le prochain Cercle de Lecture se réunira vendredi 14 février à 20h, pour une séance "Speed-booking" : 5 min. pour présenter son livre, suivies de 5 min. de questions. A chacun de nous enchanter sur le thème de son choix 




mardi 7 janvier 2014

Les chats dans les contes

Les chats sont les héros de l'Heure du Conte en ce début d'année.
Le kamishibaï, d'abord :


Le chat ne sachant pas chasser
de John Yeoman, ill. Kentin Blake
Ed. Gallimard Jeunesse

Un vieux meunier pingre et ronchon décide de s'acheter un chat pour chasser les souris nichant dans son moulin. Le pauvre matou est bien triste car son maître le maltraîte et ne le nourrit pas. Les souris compatissantes décident de redonner la joie de vivre au gros chat, en jouant des mauvais tours au meunier.

"Pedilestu et Mustaccina", notre deuxième histoire, est un conte de randonnée inspiré du folklore corse. Il nous est rapporté par Francette Orsini dans :

Fiordilida et autres contes de Corse, de Francette Orsoni
Ed. Syros Jeunesse - 2002
Une amende est  restée coincée dans le gosier de Mustaccina et la petite chatte mourra si son compagnon Pedilestu ne trouve pas un peu de lard pour faire glisser l'amende. Las, le lard se trouve sous clé, le serrurier monnaye son aide, le berger n'avancera la somme que si ses brebis lui donnent du lait, l'herbe à brouter est insuffisante et la pluie se fait attendre. Lorsque tout rentre dans l'ordre, Mustaccina échappe de peu à la mort, et la vengeance de Pedilestu sera terrible...

Le dernier conte est heureusement connu de tous car la conteuse avait tout oublié, et ce sont les enfants qui se sont mis à plusieurs pour raconter l'histoire 

Le chat botté, de Charles Perrault
Ed. Messagerie du livre / Folio Junior - 1999

A la mort d'un pauvre meunier, son dernier fils ne reçoit qu'un maigre chat en héritage et le voilà bien mal loti pour subvenir à ses besoins. C'est sans compter avec ce chat malin qui, usant de ruse et de tricherie, parvient à lui offrir le pouvoir, la fortune et la main d'une princesse.
C'est là l'un des huit contes merveilleux, rassemblés par Charles Perrault en 1697 sous le titre des Contes de ma mère l'Oye.