lundi 16 février 2015

Célébrations gratuites au musée Guimet

Le musée Guimet vous invite à découvrir les traditions liées au Nouvel an chinois samedi 21 et dimanche 22 février. Un parcours autour des symboles de bon augure est à découvrir dans la salle centrale Chine du deuxième étage.

EGALEMENT AU PROGRAMME
      ·         Marmite de contes chinois
      ·         Parcours signes de Bon Augure pour les      
    adultes et les enfants
      ·        Signature, mini-conférences et dégustation
    de Thé Guimet à la Librairie-boutique du
    musée
      ·        Danse du lion dans les salles du musée
           ·    Remise de Fortune Cookies à la fin de la
    visite.

    
Informations pratiques
Musée national des arts asiatiques - Guimet (MNAAG)
6 place d'Iéna, 75116 Paris

www.guimet.fr

dimanche 8 février 2015

Un Cercle de Lecture sur l'amour

Les livres sont le fil conducteur de nos soirées, mais ce vendredi les discussions sur la nature de l'amour ont pris le dessus, et nous nous sommes attardés...
Voici les titres qui nous ont permis de rebondir.
Jeanne et Marguerite, de Valérie Perronet
Ed. Calman-Levy – 2011
Jeanne, écrit pour les autres, mais cette fois, elle raconte sa propre histoire : une histoire d’amour qui débute sur le net, avec un certain « James » dont elle ne sait rien, une relation ambiguë.
En parallèle, elle nous conte l'histoire de Marguerite, qui tomba amoureuse d'Eugène en 1906, sur une plage de Nice. Un amour d'un autre temps, mais ô combien semblable à celui de Jeanne : la Première Guerre mondiale bouleversera l’amour de Marguerite, l’Afghanistan, Gaza ou la Tchétchénie, celui de notre narratrice.
Les deux vivront cette passion dans l'attente, l'attente du retour de l'être aimé, l'attente d'un coup de fil…
Un joli roman, plein de pudeur, sur l’attente de l’être aimé – CP


L’amour d’une honnête femme, d’Alice Munro
Ed. Points 2012
Huit nouvelles et autant d’histoires de femmes et de leur quotidien : mariage, enfants, famille, amour, travail parfois. Toutes se passent entre les années 50 et 70, au Canada. Au sortir de la guerre, les femmes cherchent leur place, mais au fond d'elles-mêmes que de non-dits, de rêves inaboutis, de fantasmes inassouvis ! Sortir des rails de la bienséance, oser vivre pour soi, oser aimer au grand jour représente un défi, et beaucoup y renoncent.
Est-ce d’amour dont il est question ? Je n’ai pas accroché, mon sentiment est mitigé – CP


*Je l’aimais, d’Anna Gavalda
Ed. J’ai lu – 2004
À soixante-cinq ans, il est à l'âge des bilans et sa bru Chloé en a moitié moins. Elle rumine son chagrin, celui d'avoir été plantée là avec ses deux filles par un mari volage parti pour une "femme moins usée". Au fil d'un long dialogue, ils vont peu à peu se livrer. Tombe alors le masque du "vieux con" autoritaire et hautain, attribué un peu hâtivement par Chloé à son beau-père. L'homme renfermé, aux jugements définitifs, révèle une blessure et une sensibilité à fleur de peau. La question est posée : faut-il rester avec une personne pour le confort et les habitudes que nous offre la relation ? Ou au contraire, briser ces habitudes trop ennuyeuses pour se sentir enfin vivre ?
La réponse n’est bien entendu pas donnée, car tout est dans la question. Un livre plutôt réussi - MCH


L’amour est une chose étrange, de Joseph Connolly
Ed. Points – 2008
Banlieue de Londres, années 50. La famille Coyle est au bord de l'explosion : le père partage son temps entre un boulot minable, une prostituée, le whisky et le poker ; la mère tente bien que mal de faire tourner la maison ; la fille se rebelle contre une éducation religieuse trop rigide ; le fils ne rêve que d'une chose, avoir comme son meilleur copain un poste de télévision.
Lorsque l'appareil tant convoité arrive enfin, pour Clifford, le bonheur est total. Mais la catastrophe est proche.
Les mésaventures des Coyle, contées tour à tour par les quatre membres de cette famille sont l'occasion pour Joseph Connolly de mettre en scène les bouleversements de la société anglaise d'après-guerre. Et de passer au vitriol des notions aussi "dépassées" que l'amour, la fidélité, la maternité.
Humour grinçant et sujets qui fâchent. Un bonheur ! - MM

Sarnia, de Gerald Basil Edwards
Ed. Points - 2006
Ebenezer Le Page est un drôle d'oiseau misanthrope, misogyne et mauvais coucheur, mais ce paysan-pêcheur de l'île de Guernesey est, au fond, un grand sentimental. Voyant sa fin approcher, il consigne sur un cahier d'écolier l'histoire de sa vie et celle de son île, de 1880 à 1960. Malgré ses jugements sans concession et un humour caustique, le personnage est touchant dans son histoire d'amour qu'il n'a pas voulu reconnaître, émouvant dans sa quête d'un héritier, où il nous réserve une surprise.
Voilà un livre que je relis bien volontiers. J’aime ce personnage, ses travers et ses bons côtés - MM


*Le jour des abeilles, de Thomas Sanchez
Ed. Folio - 2002
Un universitaire américain se rend en Provence pour tenter de découvrir les raisons qui ont poussé Francisco Zermano, l'un des peintres les plus novateurs de son temps, à abandonner la belle Louise, sa muse, en plein cœur de la Seconde Guerre mondiale. Pressentant que derrière le mélodrame se cache une vérité plus profonde, son intuition l'amène à exhumer des lettres inédites, correspondance secrète entre Louise et l'artiste. De ces lignes jaillit une histoire intime et bouleversante, placée sous le signe de la passion, de l'art et de la politique.

Le style épistolaire de l'auteur est peu convaincant, mais l’intérêt va crescendo. Le livre est de qualité inégale – GA


*L’éternité n’est pas de trop, de François Cheng
Ed. Albin Michel – 2002
Ils n'ont échangé qu'un regard, un sourire peut-être et depuis trente ans bien que la vie les ait séparés, ils ne cessent de penser l'un à l'autre. Dao-sheng était un jeune musicien, Lan-ying, "Fine Orchidée" était fiancée à un seigneur local qui s'arrangea pour faire envoyer le jeune homme au bagne. Au bout de tant d'années, ils tentent de se rejoindre comme deux constellations éloignées que la course du ciel remet en présence. Lan-ying s'étiole, épouse délaissée minée par les chagrins et les épreuves, Dao-sheng a quitté le monastère taoïste où il a appris la médecine et la divination. En la soignant, Dao-sheng va pouvoir lui déclarer son amour. Tout les oppose, le rang, les conventions sociales. Le plus qu'ils puissent espérer c'est de se tenir la main, d'échanger furtivement un sourire mais qu'importe, ils ont l'éternité pour eux. Cet amour courtois plus fort que la mort est-il si différent de l'amour mystique que professent les premiers jésuites en cette fin de la dynastie Ming ?
Ce livre est à l’exact opposé du précédent. Comme une aquarelles chinoise, il est tout en finesse et en transparence, proche de l’initiation mystique. Du même auteur, j’ai de loin préféré « Le dit de Tianyi », tout aussi poétique, mais beaucoup plus consistant et captivant - GA


Une partie de campagne, de Guy de Maupassant
Ed. J’ai lu-Libri – 2014
Le printemps, un déjeuner sur l’herbe, une promenade en canot en compagnie de beaux jeunes gens : pour Henriette Dufour et Henri, le canotier, cet après-midi est inoubliable. Mais la réalité se rappelle bien vite à eux...
Une jeune bourgeoise dévoyée, une femme de ferme enceinte, un vieil homme agonisant, un ivrogne trompé, une fiancée lesbienne : Maupassant expose des scènes de vie dans une parfaite maîtrise stylistique.
Attirance, jeu, intrigue, et des souvenirs qui durent… Plus une satire sociale qu’un livre sur l’amour. Le livre a été adapté au cinéma par Jean Renoir en 1946 – HL

Les amants d’Avignon, d’Elsa Triolet
Ed. Folio - 2007
Cette nouvelle fait partie du recueil Le premier accroc coûte deux cents francs, qui reçut le prix Goncourt en 1945.
" Et voilà Juliette Noël, dactylo, à nouveau dans un train. Un train bondé, comme tous les trains. Elle est assise sur sa petite valise, dans le couloir encombré de valises et de gens, et pourtant quatre compartiments de ce wagon sont vides et fermés à ciel. A chaque arrêt, les nouveaux venus secouent ces portes, sur lesquelles on peut lire : Nur für die Wehrmacht. "
Vous l’aurez compris il s’agit d’une nouvelle sur la Résistance dont le titre m’a trompée. On peut saluer au passage le style de l’auteure – HL

*Le jeu sérieux, de Hjalmar Söderberg
Ed. Viviane Hamy – 1998
Lorsque le roman commence, Lydia a 18 ans, elle est amoureuse d’Arvid Stjärnblom, qui l’aime également. Elle a confiance en lui, elle est prête à l’attendre, attendre qu’il termine ses études, qu’il trouve sa voie… Mais Arvid « ne supporte pas que quelqu’un l’attende. » La jeune fille finit par épouser un vieil homme riche. Arvid, de son côté, épouse sa maîtresse qui attend un enfant. Le temps passe, rythmé par l’histoire mondiale : les journaux commentent l’Affaire Dreyfus, la scission entre la Suède et la Norvège, la crainte d’une guerre mondiale… Arvid est devenu un grand critique musical. Un jour, à l’opéra, Lydia occupe la loge voisine de la sienne…
Le héros fataliste et désabusé est plutôt glaçant, mais les thèmes abordés dans ce livres sont intemporels : amour, trahison, abandon, avortement, égalité des sexes, incompatibilité des âmes, problèmes d'ordre sexuel. Un livre très intéressant – HL


*Americanah, de Chimamanda Ngozi Adichi
Ed. Gallimard – 2014
   
Ifemelu quitte le Nigeria pour aller faire ses études à Philadelphie. Jeune et inexpérimentée, elle laisse derrière elle son grand amour, Obinze, éternel admirateur de l'Amérique, qui compte bien la rejoindre. Mais comment rester soi lorsqu'on change de continent, lorsque sou­dainement la couleur de votre peau prend un sens et une importance que vous ne lui aviez jamais donnés ? Pendant quinze ans, Ifemelu tentera de trouver sa place aux Etats-Unis, un pays profondément marqué par le racisme et la discrimination. De défaites en réussites, elle trace son chemin, pour finir par revenir sur ses pas, jusque chez elle, au Nigeria. 
A la fois drôle et grave, Americanah est une magnifique histoire d'amour, de soi d'abord mais également des autres, ou d'un autre. De son ton irrévérencieux, Chimamanda Ngozi Adichie fait valser le politiquement correct et les clichés sur la race ou le statut d'immigrant, et parcourt trois continents d'un pas vif et puissant.
C’est un roman magnifique ! - HL


L’amant de lady Chatterley, de D. H. Lawrence
Ed. Gallimard / Folio classique – 1993
Constance est devenue Lady Chatterley après avoir épousé Clifford Chatterley. Ce dernier est revenu brisé et handicapé de la guerre et doit désormais vivre en fauteuil roulant, totalement dépendant de sa femme.
Dans ce quotidien ennuyeux, Constance est donc à la recherche d'un idéal qu'elle finit par trouver dans les bras du garde-chasse de son mari, Oliver Mellors. La tension est permanente jusqu'à la dernière page. Lady Chatterley se retrouve face à un choix difficile : une existence morne mais indépendante si elle choisit Clifford ou bien une totale liberté mais une déchéance sociale du côté de Mellors…
Ce livre publié à frais d’auteur à Florence (Italie) en 1928 a été immédiatement mis à l’index en Angleterre, et ce n’est qu’en 1960, après un procès retentissant, que Penguin Books a reçu l’autorisation de le publier, soit 30 ans après la mort de son auteur !!! Je me rappelle que mes parents avaient alors acheté ce livre et l’avaient soigneusement recouvert de papier kraft pour plus de discrétion… Il va sans dire que le succès a été immense parmi les mineurs des Midlands et du Nord, qui y voyaient le triomphe d’un homme du peuple sur l’aristocratie. Une très belle histoire d’amour, mais on retiendra la portée historique et symbolique de ce livre... - SV 

Dorothée qui n'a pu être des nôtres, retenue in extremis, nous a fait parvenir un aperçu de ce qu'elle nous réservait :
L'histoire d'Eros et Psyché, d’Apulée
   
Un très vieux conte issu de la mythologie gréco-romaine, écrit par Apulée (env. 125-180) et qui raconte l'histoire de la jeune Psyché, jeune mortelle d'une beauté si exceptionnelle que la déesse Vénus en devint jalouse à l'extrême. Celle-ci envoya son fils Cupidon (Eros pour les Grecs) pour punir la jeune insolente, mais voilà, celui-ci tomba amoureux de la jeune fille...
                     
                      Texte intégral ici

    
*Les titres précédés d’un astérisque sont disponibles à la bibliothèque.       
Le prochain Cercle de Lecture se réunira le vendredi 6 mars à 20h00
avec pour thème : "La France et les Français vus d'ailleurs"

jeudi 5 février 2015

Le diable à l'Heure du Conte

Le seul conte qui nous soit parvenu sous la plume de James Joyce a été écrit pour son petit fils. C'est sous forme de kamishibaï que le conte a été raconté ce mercredi.
Le chat et le diable, de James Joyce ; ill. Roger Blachon
Ed. Gallimard Jeunesse      
Les habitants de Beaugency, petite ville du bord de Loire, voudraient bien un pont pour passer le fleuve. Le diable leur en propose un, à condition que la première personne qui passera dessus lui appartienne. Le maire accepte le marché, le pont est construit en une nuit et, au matin, les villageois ravis et apeurés contemplent le prodige. Mais personne n’ose traverser… 

Cependant les diables ne sont pas toujours ce que l'on croit, comme en témoigne cette histoire signée Grégoire Solotareff :
Le diable des rochers, de Grégoire Solotareff
Ed. L'Ecole des Loisirs / Lutin poche - 1994

Dans les rochers, au pied de la falaise, vit une étrange créature. Elle a fui il y a longtemps les brimades des villageois, qui riaient de ses oreilles un peu plus recourbées que la moyenne et de ses cheveux souvent décoiffés. Elle se nomme "le Diable des rochers". Mais ce diable n'est pas aussi méchant qu'on le croit, il est juste très malheureux, et un jour il sauve la jolie Angélique de la noyade...
Voilà une histoire assez sombre, mais qui se termine bien... 

Le dernier conte du jour est issu du monde cocasse de Pierre Gripari :
Le diable aux cheveux blancs
extrait des Contes d'ailleurs et d'autre part, de Pierre Gripari
Ed. Grasset Jeunesse - 1993

Notre héros a une femme vraiment contrariante : quand il dit blanc, elle dit noir ; quand il demande du gigot elle lui prépare du poisson... Arrivé au bord d'un précipice, il parvient à s'en débarrasser, en lui intimant  l'ordre de ne pas faire un pas de plus, et vlouf ! la voilà au fond du trou...
Des semaines plus tard, regrettant sa femme qui lui était malgré tout utile, le paysan retourne au bord du précipice avec une corde : c'est un diable aux cheveux blanchis qui en remonte. Il est tout heureux d'avoir échappé à la pimbêche tombée dans son trou quelques semaines plus tôt et il décide de récompenser son sauveur et de le rendre riche. Attention cependant, ses largesses ont des limites...
Du Gripari pur jus ! Des rebondissement en veux-tu, en voilà, des jeux de mots, des pieds-de-nez, de l'ironie, et une chute savoureuse...

Le conte est très long et nous avons demandé aux enfants de nous le re-raconter. Les plus agiles à nous restituer l'histoire n'étaient pas les plus âgés, au contraire : c'est Timothée (classe de CP) qui nous a rendu en quelques phrases la teneur de l'histoire.


Et la garderie nous a régalé de ses crêpes, préparées pour l'occasion.