Si la verte Irlande parle aujourd’hui
surtout l’anglais, le gaélique reste la langue privilégiée de ses chansons
traditionnelles. A commencer par «Oró, Sé do Bheatha 'Bhaile» (Oh, te
voilà revenue), ici chantée par Sinéad
O'Connor. Notamment utilisé par Ken Loach dans le film « Le vent se lève », ce
chant fut l’un des hymnes de la rébellion contre les Anglais. Pour en connaître
l’histoire et la traduction, cliquez ici.
Revoilà Jack Taylor. C'est avec la
bague au doigt et une addiction toute neuve à la cocaïne que le privé le plus
paumé et le plus imbibé d'Irlande rentre de Londres. À peine le temps de
traîner son désespoir dans les rues de Galway et de revoir ses amis que déjà le
sordide le rattrape.
Sweeper, un grand tinker balèze, lui demande d'enquêter sur les meurtres de quatre jeunes de son clan (). Ajoutez à cela un massacre de cygnes, la vie qui ne fait pas de cadeaux aux amis et la propension naturelle de Jack à s'attirer des ennuis et vous obtiendrez du pur concentré de noir, tendance vitriol insulaire. L’enquête n'est une fois de plus qu'un prétexte, le lecteur ne trouvera une piste intéressante qu'à la page 300 -le roman fait 350p - que notre enquêteur de Galway ne va pas suivre parce qu'il faut dire qu'il n'est pas toujours frais. Le seul point qui parait sérieux est l’évocation de la situation des tinkers, victimes de leur mode de vie différent.
Toujours aussi "télégraphique" et décalé, bourré de références et de sarcasmes, mais plus sombre que Delirium Tremens, le premier opus de cette série, Toxic blues nous plonge dans l'ambiance glauque et enfumée des pubs de Galway où l'on rencontre des personnages souvent pittoresques qui ont des situations compliquées. C'est drôle, décapant et sordide. Le personnage de Jack Taylor compense à lui tout seul le manque d'intérêt pour l'enquête. Ses "vannes" fusent à chaque page pour le plus grand plaisir du lecteur :
La joie est tellement aléatoire qu’il faut la prendre par
petites doses. J’ai dit :Sweeper, un grand tinker balèze, lui demande d'enquêter sur les meurtres de quatre jeunes de son clan (). Ajoutez à cela un massacre de cygnes, la vie qui ne fait pas de cadeaux aux amis et la propension naturelle de Jack à s'attirer des ennuis et vous obtiendrez du pur concentré de noir, tendance vitriol insulaire. L’enquête n'est une fois de plus qu'un prétexte, le lecteur ne trouvera une piste intéressante qu'à la page 300 -le roman fait 350p - que notre enquêteur de Galway ne va pas suivre parce qu'il faut dire qu'il n'est pas toujours frais. Le seul point qui parait sérieux est l’évocation de la situation des tinkers, victimes de leur mode de vie différent.
Toujours aussi "télégraphique" et décalé, bourré de références et de sarcasmes, mais plus sombre que Delirium Tremens, le premier opus de cette série, Toxic blues nous plonge dans l'ambiance glauque et enfumée des pubs de Galway où l'on rencontre des personnages souvent pittoresques qui ont des situations compliquées. C'est drôle, décapant et sordide. Le personnage de Jack Taylor compense à lui tout seul le manque d'intérêt pour l'enquête. Ses "vannes" fusent à chaque page pour le plus grand plaisir du lecteur :
- Allez, on boit un coup ?
- Non, on tire un coup.
- Alors, les deux !
C’est ce qu’on a fait.
C’est le croisement improbable de Michel Audiard et de Frédéric Dard, un personnage qui serait à la fois San Antonio et Berrurier, le tout servi avec de la musique et de la Guiness à gogo. La justice finit péniblement par y triompher, mais la morale en sort furieusement malmenée.
L’humour irlandais est très présent,
dommage que la traduction française ne permette pas de comprendre les jeux de
mots. Un excellent livre, totalement décalé, mais qui devrait ravir les
amateurs de livres noirs. MM
L’idylle s’interrompt quand Dragan est arrêté. Recherché par toutes les polices, il a vécu à Cloonoila sous un faux nom. Inculpé pour génocide, nettoyage ethnique, massacres, tortures, il est emmené à La Haye, où il rendra compte de ses crimes. Le titre choisi par Edna O’Brien s’éclaire alors, ainsi que l’introduction rappelant que 11 541 petites chaises rouges avaient été installées à Sarajevo en 2012 pour commémorer la mémoire des victimes du siège.
Le vrai sujet de cet extraordinaire roman n’est pourtant pas la guerre civile de Bosnie .Avec une infinie tendresse et une infinie compassion, la grande romancière irlandaise se penche sur le destin d’une femme ordinaire, que sa naïveté a rendue audacieuse, et dont l’existence a été ravagée pour avoir vécu, sans savoir à qui elle avait affaire, une brève histoire d’amour avec l’un des monstres les plus sanguinaires du XXe siècle.
Fidelma va alors tomber au plus bas, poursuivie par ce qu'elle a découvert, blessée meurtrie au plus profond de sa chair , elle part loin de Cloonoila ,se réfugie à Londres vit comme elle peut, partage le quotidien de tous ces migrants venus de partout et surtout de l'ex-Yougoslavie. Dans ce monde souterrain des laissés-pour-compte, elle se reconstruit lentement afin de pouvoir affronter le véritable visage de son amant puis le retour dans son village. .
La première partie du
roman m’a perturbé par son rythme chaotique et sa capacité à changer de forme
et de ton, puis je me suis attaché à l’héroïne et à sa difficile histoire. Edna
O'Brien est parfois tendre avec elle mais la malmène également. Et nous fait
passer par des émotions qui vont de la romance au film d'horreur. Il y a des passages
durs, pétris de violence, des descriptions qui vous glacent d'effroi devant la
barbarie guerrière dont a été capable son amant dont elle ignorait tout. Et la
violence dont elle sera victime elle aussi. Un livre pas désagréable à lire
mais il subsiste une impression d’irréalisme qui m’empêche de le considérer
comme un excellent ouvrage.MM
Mother Ireland est une collection d’essais écrit par Edna
O’Brien sur son pays, entrelacée de réflexions autobiographiques. Elle décrit
son enfance pauvre à la campagne, ses expériences dans une école religieuse et
enfin, sa migration vers l’Angleterre. Le texte est illustré par des photos
dont les commentaires sont plein d’esprit.
Le tout est superbement
écrit, des petites touches poétiques, humoristiques ou tragiques. Je ne suis
pas surprise que l’auteur ait reçu des prix internationaux. Edna O’Brien a
écrit son dernier livre « les petites chaises rouges » à 86 ans.SV
Quand on partage la vie d'un pilote de ligne
à tout moment on peut apprendre le pire.
Lorsque cette nuit de décembre on frappe à sa
porte, Kathryn Lyons pressent déjà qu'elle ne reverra pas Jack, son mari,
vivant.
Son deuil à peine commencé, Kathryn va devoir
faire face à de terribles accusations
: la compagnie d'aviation soupçonne Jack de s'être suicidé aux commandes de son avion,
entraînant ainsi la mort des passagers.
Avec l'aide de ses proches, Kathryn va
remonter le fil du passé et tenter de comprendre qui était vraiment Jack.
Connaît-on vraiment l'homme que l'on a épousé
après quinze ans de mariage ?
Sans tout dévoiler, sa femme ignorait que la
mère de Jack était Irlandaise et qu’il était impliqué dans les affaires de
l’IRA.
J’ai
dévoré ce livre. Ce n’est pas de la grande littérature mais c’est bien écrit et
bien construit. Un livre idéal pour la plage. SV
En 1832, dans l'aube rougeoyante d'Inishowen,
au nord-ouest de l'Irlande, Coll Coyle et sa famille sont sur le point d'être
expulsés de leur ferme.
Ils n'ont aucune idée de ce qui a poussé le
fils de leur riche propriétaire à prendre cette décision terrible pour eux.
Fou de colère et de désespoir, Coll tue le
jeune homme et doit s'enfuir, poursuivi à travers les tourbières du Donegal par
Faller, homme de main du père de la victime, qui a juré de se venger, coûte que
coûte.
Coll parvient pourtant à leur échapper en s'embarquant
pour l'Amérique. Pendant que sa femme Sarah, laissée seule avec leurs deux
enfants, essaie de comprendre ce qui est arrivé, il est engagé à la
construction du chemin de fer de Pennsylvanie. Dans les chantiers dévastés par
le choléra, Faller finira par retrouver Coll, scellant leurs destins.
Voilà
une chasse à l’homme digne des meilleurs westerns. il faut dire que Paul Lynch,
ancien critique de cinéma, sait y faire – une écriture visuelle, un rythme
haletant, une tension qui ne se relâche pas, un lyrisme sombre et des
personnages bien typés. Difficile pour moi de ne pas voir Faller sous les
traits de Lee Van Cleef… un premier livre, parfaitement réussi, il paraît que
le suivant « la neige noire » est encore mieux, alors n’hésitez pas.
GA
En 1960, deux jeunes Irlandais, Deirdre et
Desmond, ont scellé leur destin.
Ils se sont installés à Londres où sont nés
leurs trois enfants. Vingt-cinq ans plus tard ils s'apprêtent à célébrer leurs
noces d'argent. Anna, leur fille aînée, a décidé de réunir tous ceux qui
étaient présents à leur mariage : le prêtre qui célébra leur union, le
séduisant Frank Quigley, ami et patron de Desmond, Maureen, la demoiselle
d'honneur qui a réussi dans le monde mais est restée célibataire car
éternellement amoureuse de Frank...
Anna entreprend aussi de rassembler la
famille que la vie a disloquée : Brendan, le fils parti vivre en Irlande, sur
la terre des ancêtres et Helen, la petite dernière, entrée au couvent pour une
raison mystérieuse. Tous se retrouvent le grand jour venu. Choc des mémoires et
des destins. Rien ne sera plus pareil...
Chaque
chapitre du livre nous présente un des invités à cette fête. La plupart des
personnages accumulent des secrets pour préserver les apparences.
Les
chapitres se présentent comme des nouvelles, agréables à lire. Le dernier
chapitre, consacré à la célébration des noces d'argent, m'a déçue. Je
m'attendais à une journée pleine de bouleversements. Mais ce sont encore les
apparences qui sont sauvegardées !
Je n'ose
imaginer que ce thème soit représentatif de l'Irlande ou de Londres...CP
Issue de l'union d'une Berlinoise antinazie
avec un nationaliste irlandais, une portée de gamins grandit dans les quartiers
misérables du Dublin des années 1960. Talochés par un père dont les échecs
affligent tout la famille, les petits Hamilton essuient au dehors les insultes
du voisinage. Mais auprès de leur douce mère, Hugo, Franz et Maria apprennent
le bonheur d'être en vie, de s'aimer et de se serrer fort contre les siens.
FORMIDABLE...
Le roman
en grande partie autobiographique soulève le problème de l'identité, de la
nationalité. Problème vécu par un enfant d'un père irlandais qui veut conserver
la langue et les traditions irlandaises et d’une mère allemande qui ne
parle pas irlandais, qui parle donc allemand car il ne faut surtout pas parler
anglais à la maison ! L'écriture est merveilleuse. Elle nous plonge dans le
monde de l'enfance avec poésie et une grande tendresse. CP
Ed. Pocket – 2016
L’histoire de ce roman d’amour se déroule en
France et en Irlande au XXIème siècle, les thèmes abordés sont le deuil, le
drame, la tristesse et la dépression.
L’héroïne du roman est gérante du café
littéraire « les gens heureux lisent et boivent du café » titre du
livre.
"Ils
étaient partis en chahutant dans l'escalier. J'avais appris qu'ils faisaient
encore les pitres dans la voiture, au moment où le camion les avait percutés.
Je m'étais dit qu'ils étaient morts en riant. Je m'étais dit que j'aurais voulu
être avec eux."
Diane perd brusquement son mari et sa fille
dans un accident de voiture. Dès lors, tout se fige en elle, à l'exception de
son cœur, qui continue de battre. Obstinément. Douloureusement. Inutilement.
Elle n'arrive pas à sortir de son deuil à tel
point que son meilleur ami lui conseille de quitter provisoirement Paris pour
faire un "break".
La voici en Irlande où elle va louer un
cottage pour plusieurs mois dans l'espoir de se reconstruire et retrouver
ensuite ses activités de gérante.
Petites
phrases courtes, beaucoup de dialogue avec quelques touches d’humour, on ne
peut pas rester insensible à son parcours tantôt dramatique tantôt drôle à qui
la vie a tout donné puis tout repris et qui n’a pas d’autre choix que de faire
avec.
Quelques
côtés décevant comme le manque de descriptions des magnifiques paysages
d’Irlande ou l’exagération de clichés tels que l’ami homosexuel ou le bel
irlandais bourru ? Je recommande ce roman mais conseille de lire le second
tome « Ne t’inquiète pas la vie est facile » car le premier tome
s’arrête brutalement et laisse le lecteur sur sa faim. DM
Ed. J’ai lu (1e
parution en 1897 à Londres, en 1920 à Paris)
A la fin du XIXe
siècle, le jeune notaire anglais Jonathan Harker est envoyé au fin fond de
l’empire austro-hongrois pour rencontrer le comte Dracula, un riche client qui
vient d’acheter une propriété à Londres. A son arrivée, il découvre un pays
mystérieux et menaçant, dont les habitants se signent au nom de son hôte. Celui-ci
est aussi hautain qu’énigmatique, son château est plus qu’inquiétant et on y
fait d’étranges cauchemars (mais en sont-ce vraiment ?). Très vite,
Jonathan se rend à la terrifiante évidence : c’est à un damné, à un «
non-mort » qu’il a affaire. Et cette monstrueuse créature partira bientôt
hanter les nuits de Londres...
En écrivant à
l’époque de Jack l’éventreur ce classique du roman « gothique », Bram Stoker ne
pouvait se douter du retentissement que le tout jeune cinématographe lui
donnerait. Etait-il au courant des travaux alors menés par Sigmund Freud ?
Peut-être, car son récit exploite certains thèmes importants de la psychanalyse,
notamment la coexistence entre Eros et Thanatos ou la frontière entre raison et
folie. De plus, grâce à une narration voisine du roman épistolaire, l’auteur
laisse entrevoir la psychologie de chacun des personnages, la plupart des
chapitres étant extraits des journaux intimes qu’ils sont censés tenir. A
l’exception de Dracula lui-même, qui garde ainsi tout son mystère.
Naturellement, on peut aussi lire le tout au premier degré, en se délectant
d’avoir peur.
Ce choix est inattendu, mais c’est justement ce qui m’a
amusé. Roman à quatre sous ? Non, car l’écrivain irlandais Bram Stoker a
réuni une abondante documentation pour associer les légendes d’Europe centrale
à un personnage historique du XVe siècle surnommé Vlad l’Empaleur, ce qui se
passe de commentaires. Ou encore Vlad Draculea (« fils du diable » ou « fils du
dragon »), d’où le titre. La première partie se déroule dans le château de
Dracula et fait habilement monter l’angoisse, de même que les extraits du
journal de bord du Demeter, navire transportant
vers l’Angleterre les bagages du comte. Ensuite, il y a des longueurs. Elles
expliquent peut-être que la première traduction intégrale du roman en français
n’ait été publiée qu’en 1963. Aujourd’hui, impossible de le lire sans penser
aux films qu’il a inspirés. Les plus fidèles à Stoker sont le Nosferatu de Murnau (ainsi nommé pour éviter de payer
des droits d’auteur) et dans une certaine mesure le Dracula de Coppola. Quant à Christopher Lee, il en
donne une interprétation sombrement séduisante qui s’écarte du roman d’origine,
mais reste la plus célèbre.
Merci à Claudette & Serge qui,
malgré leur absence, nous ont fait part de leurs impressions de lecture.
Le cercle de lecture vous donne rendez-vous
À la rentrée prochaine et
Vous souhaite d’agréables vacances
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