Si le thème de notre Cercle de lecture a initialement désorienté, la soirée a
été un éblouissement, qui a culminé à l'évocation de l'hymne américain joué par
Jimmi Hendrix, sous la plume de Lydie Salvayre...
*Hymne, de Lydie Salvayre
Ed. Points - 2012
Ed. Points - 2012
Lorsque Jimi Hendrix entame
les premières notes de l'hymne national américain devant la foule de Woodstock,
c'est le cri retentissant de toute une génération qu'il fait entendre. Une
génération qui ressent un violent sentiment de révolte face à la guerre du
Vietnam. Une génération pour laquelle la musique représente un refuge, un
foyer. Dans une langue inspirée et mélodieuse, Lydie Salvayre retrace la vie du
célèbre guitariste, musicien de légende.
Comment ne pas partager l'émotion
ressentie à la lecture de ce texte ! Une émotion confortée à l'écoute de cet hymne
américain tout en distorsions interprété par Jimmi
Hendrix, une découverte... -
CP
*Ma vie
avec Mozart, d'Eric-Emmanuel Schmitt
Ed. Albin Michel - 2005
Ed. Albin Michel - 2005
Dans ce livre, Schmitt échange
une correspondance avec Mozart. Mozart lui envoie sa musique et Schmitt lui
répond par des lettres : bel échange entre littérature et musique (un disque
des morceaux de musique cités accompagne le livre). Schmitt évoque ses
rencontres avec Mozart (circonstances souvent dues au hasard au cours
desquelles il a entendu cette musique) et raconte comment elles ont compté pour
lui à ces moments précis. Il s'interroge sur la nature des émotions ressenties
et nous livre quelques réponses : la beauté, la sagesse, l'amour de la réalité
telle qu'elle est, l'acceptation de l'inévitable tristesse devant le
tragique de l'existence...
J'avais commencé sa lecture mais n'avais
pas terminé... Ce matin, j'ai lu des passages qui ont retenu toute mon
attention et je pense qu'il mérite vraiment de figurer sur notre blog - CP
*Corps
et âmes, de Frank Conroy
Ed. Gallimard – 2004
Ed. Gallimard – 2004
À New York, dans les années
quarante, un enfant regarde, à travers les barreaux du soupirail où il est
enfermé, les chaussures des passants qui marchent sur le trottoir. Pauvre, sans
autre protection que celle d'une mère excentrique, Claude Rawlings semble
destiné à demeurer spectateur d'un monde inaccessible. Mais enseveli sous une
montagne de vieux papiers, se trouve un petit piano désaccordé. En déchiffrant
les secrets de son clavier, Claude va se découvrir lui-même : il est musicien !
Ce livre est l'histoire d'un homme dont la vie est transfigurée par un don. Son voyage jalonné de mille rencontres le conduira jusqu'à Carnegie Hall... La musique est au centre du livre - musique classique, grave et morale, mais aussi le jazz dont le rythme très contemporain fait entendre sa pulsation irrésistible d'un bout à l'autre du roman. Autour d'elle, une vaste fresque à la Dickens, dans un New York en pleine mutation.
Ce livre est l'histoire d'un homme dont la vie est transfigurée par un don. Son voyage jalonné de mille rencontres le conduira jusqu'à Carnegie Hall... La musique est au centre du livre - musique classique, grave et morale, mais aussi le jazz dont le rythme très contemporain fait entendre sa pulsation irrésistible d'un bout à l'autre du roman. Autour d'elle, une vaste fresque à la Dickens, dans un New York en pleine mutation.
Le livre tient un peu du conte de fée,
mais quel plaisir ! Excellent livre - PM
*Novocento
: pianiste, de Alessandro Baricco
Ed. Gallimard - 2002
Ed. Gallimard - 2002
Danny Boodmann T.D. Lemon
Novecento est né et abandonné bébé sur un paquebot en 1900. Il sera adopté par
l'équipage et grandira parmi eux sans jamais descendre à terre. Doué pour la
musique, il apprend à jouer du piano et devient virtuose. Tous ceux qui
l'entendent jouer le considèrent comme le plus grand pianiste de tous les
temps. Il n'est jamais descendu à terre, mais sa réputation le rend célèbre et
un autre pianiste de génie décide de le provoquer en duel - en duel musical -
afin d'établir qui est vraiment le plus grand.
L'histoire est racontée par Tim Tooney, le trompettiste de l'orchestre, ami de Novecento et témoin privilégié de cette vie entre parenthèses...
L'histoire est racontée par Tim Tooney, le trompettiste de l'orchestre, ami de Novecento et témoin privilégié de cette vie entre parenthèses...
Un texte à mi-chemin entre pièce de
théâtre et conte lu à haute voix, selon l'auteur. L'humour burlesque, m'a
rappelé "La vie est belle" de Roberto Benigni - quelque chose de
propre aux italiens ?... J'ai adoré ce livre - GA
Musicophilia La musique, le cerveau et nous, de Oliver Sacks
Ed. Point - 2012
Ed. Point - 2012
À travers l’évocation
d’expériences souvent hors du commun, Oliver Sacks, qui est neurologue, explore
la dimension musicale de l’homme : comment la musique nous habite, nous change
et parfois même nous guérit, car la musique a sur nous une portée émotionnelle,
qu’elle nous arrache à la dépression ou qu’elle nous rende mélancolique. Il
arrive même que notre rapport à la musique soit symptomatique d’un problème
médical ; inversement elle peut avoir des vertus thérapeutiques.
Du chirurgien devenu pianiste après avoir été frappé par la foudre au frère manchot de Wittgenstein, en passant par les familiers de la synesthésie ou les arriérés mentaux mélomanes, l'auteur explore les rapports du cerveau et de la musique.
Du chirurgien devenu pianiste après avoir été frappé par la foudre au frère manchot de Wittgenstein, en passant par les familiers de la synesthésie ou les arriérés mentaux mélomanes, l'auteur explore les rapports du cerveau et de la musique.
Un livre intéressant
et très accessible (bien que neurologue, l'auteur fait oeuvre de
vulgarisation) - HL
Ravel, de Jean Echenoz
Ed. Les Editions de Minuit – 2006
Ed. Les Editions de Minuit – 2006
Ravel fut grand comme un
jockey, donc comme Faulkner. Son corps était si léger qu'en 1914, désireux de
s'engager, il tenta de persuader les autorités militaires qu'un pareil poids
serait justement idéal pour l'aviation. Cette incorporation lui fut refusée et
on l'exempta de toute obligation mais, comme il insistait, on l'affecta sans
rire à la conduite des poids lourds. C'est ainsi qu'on put voir un jour,
descendant les Champs-Élysées, un énorme camion militaire contenant une petite
forme en capote bleue trop grande, agrippée tant bien que mal à un volant trop
gros. Ce roman retrace les dix dernières années de la vie du compositeur
français Maurice Ravel (1875-1937).
Un "roman", plutôt qu'une
biographie de Ravel, personnage très original, rendu vivant par le style sobre,
au scalpel de Jean Echenoz - BF
*Tous
les matins du monde, de Pascal Quignard
Ed. Gallimard – 1993
Ed. Gallimard – 1993
Le violiste Marin Marais, au
crépuscule de sa vie, se souvient de son maître, Sainte Colombe. Janséniste
austère et intransigeant, Monsieur de Sainte Colombe cherche la perfection en
tout. À ses côtés, le jeune Marin Marais apprend la viole de gambe bien sûr,
mais aussi l'amour avec Madeleine. En confrontant la vision du maître et
de l'élève, "Tous les matins du monde" interroge sur la place de la
musique et de l'artiste dans la société.
Deux conceptions de la musique
s'affrontent : celle d'un vieux compositeur solitaire, celle d'un jeune
musiciens de la cour de Louis XIV. Le
livre est très bien écrit, dans le style du XVIIe. Un plaisir - AML
*Le
pianiste, de Wladyslaw Szpilman
Ed. Pocket – 2003
Ed. Pocket – 2003
Lorsque l'armée hitlérienne
envahit la Pologne, Wladyslaw Szpilman, l'auteur est un jeune pianiste qui vit
avec ses parents à Varsovie et travaille pour Radio Pologne. Les portes du
ghetto vont bientôt se refermer sur un demi-million de Juifs polonais,
condamnés à l'esclavage, aux privations et à la mort.
Szpilman raconte la vie quotidienne qui continue jusqu'en 1942, les trahisons et les inégalités au sein de la communauté, les déportations méthodiques, la perte de sa famille, et la révolte du ghetto. Il livre un récit halluciné d'une lutte pour la survie.
Publié en Pologne, au lendemain de la défaite nazie, le livre fut presque aussitôt proscrit par le régime communiste. Il faudra plus de cinquante ans pour que les Polonais et le monde entier découvrent enfin ce témoignage.
Szpilman raconte la vie quotidienne qui continue jusqu'en 1942, les trahisons et les inégalités au sein de la communauté, les déportations méthodiques, la perte de sa famille, et la révolte du ghetto. Il livre un récit halluciné d'une lutte pour la survie.
Publié en Pologne, au lendemain de la défaite nazie, le livre fut presque aussitôt proscrit par le régime communiste. Il faudra plus de cinquante ans pour que les Polonais et le monde entier découvrent enfin ce témoignage.
Un grand moment d'histoire et de
résilience... - MM
*Tirez
sur le pianiste !, de David
Goodis
Ed. Série noire, 1957
Ed. Série noire, 1957
Eddie gagne petitement sa vie
en jouant du piano dans un boui-boui des bas-quartiers de Philadelphie. Il y
reçoit un soir la visite inattendue de son frère Turley, à qui deux inconnus à
ne veulent manifestement pas que du bien. Voilà qui va bouleverser une
existence dépourvue d’histoires, de relief et surtout d’espoir. Mais Léna, la
petite serveuse avec qui il n’échangera jamais le moindre mot d’amour, veille
sur lui. Solide comme un roc, elle ne le laissera pas tomber. Au fait, comment
un musicien aussi doué a-t-il pu en arriver à mener une existence aussi sombre
?
David Goodis est comme le vrai
chocolat : noir de chez noir. C’est pour cela que les amateurs de polars
l’aiment tant depuis plus d’un demi-siècle, du moins en France. Car cet
écrivain hors normes, dont la vie a fini par sombrer aussi profondément que
celle de ses personnages, est plus reconnu chez nous que dans son propre pays.
Sans François Truffaut, qui a adapté ce roman au grand écran, Goodis serait
même probablement tombé dans l’oubli outre-Atlantique - SW
*La
contrebasse, de Patrick Süskind
Ed. Le livre de Poche – 1992 +
DVD : Mise en scène Stéphane Alvarez, avec Thierry Rémi
Ed. Le livre de Poche – 1992 +
DVD : Mise en scène Stéphane Alvarez, avec Thierry Rémi
La contrebasse est
l'instrument le plus gros, le plus puissant et le plus indispensable de
l'orchestre, le plus beau aussi, dit d'abord le contrebassiste. Mais bientôt
l'éloge pompeux laisse affleurer les frustrations et les rancoeurs du musicien
et de l'homme. Et peu à peu la haine d'abord refoulée de cette encombrante
compagne s'exprime et se déchaîne...
Si vous avez lu "Le Parfum",
"La contrebasse" ne vous décevra pas. Un monologue tragique et drôle,
qui prend toute sa mesure sur scène et je
recommande le DVD également présent à la bibliiothèque - SV
*Les
titres précédés d'une astérisque sont disponibles à la bibliothèque.
Le prochain Cercle de Lecture se réunira le vendredi 9 mai à 20h00
et aura pour thème "La Grande guerre"