L'art dans la littérature – 25 mai
Tel était le sujet de notre Cercle de Lecture ce vendredi, avec des débats animés et quelques bons fous rires. Encore une soirée qui s'est prolongée...
Tel était le sujet de notre Cercle de Lecture ce vendredi, avec des débats animés et quelques bons fous rires. Encore une soirée qui s'est prolongée...
*Le Dit
de Tianyi,de François Cheng
Editions Le livre de poche
Editions Le livre de poche
Lors d'un voyage en Chine,
l'auteur retrouve le peintre Tianyi qui lui remet ses confessions écrites.
L'homme a vécu les années 30 et 40 dans une Chine en plein bouleversement, où
l'héritage culturel gardait pourtant sa force et sa diversité colorée. Il a ensuite
passé plusieurs années en Europe, durant lesquelles il a connu la misère mais
aussi découvert une autre vision de l'art et de la vie. À son retour dans son
pays soumis aux soubresauts révolutionnaires, il y recherche les deux êtres qui
lui sont le plus chers : Yumei, l'amante, et Haolang, l'ami fraternel, qui
l'avaient tant marqué. Dès lors, il sera pris, sans pouvoir y échapper, dans un
enchaînement de drames atteignant des dimensions insoupçonnées.
Véritablement
trois livres en un, dense et complexe à la fois. Ce livre se déguste à petit traits, je
vais me donner le temps de le relire et je le
recommande - AML
La
jument verte, de Marcel Aymé
Ed. Gallimard, Folio (1972)
Ed. Gallimard, Folio (1972)
A Claquebue, village du Jura
franc-comtois, nait une jument verte, qui fera la fortune du maquignon Jules
Haudouin. Cela se passe vers 1860 et l’action se déroule sur une trentaine
d’années.
Le roman comporte 16 chapitres et des intermèdes constitués des propos de la jument qui se substitue au narrateur. C’est l’histoire de la famille Haudouin et de ses rapports avec les autres familles du village, qui se déroule sous le regard et les commentaires de la jument verte immortalisée dans un tableau accroché au mur de la salle à manger.
On assiste aux ébats amoureux, aux luttes politiques, aux haines entre familles, aux rivalités entre frères, etc.
Le roman comporte 16 chapitres et des intermèdes constitués des propos de la jument qui se substitue au narrateur. C’est l’histoire de la famille Haudouin et de ses rapports avec les autres familles du village, qui se déroule sous le regard et les commentaires de la jument verte immortalisée dans un tableau accroché au mur de la salle à manger.
On assiste aux ébats amoureux, aux luttes politiques, aux haines entre familles, aux rivalités entre frères, etc.
Voilà
un chef d’œuvre d’art naïf, pas si naïf que ça. La langue est ciselée, une pure
merveille ! A voir également, le film éponyme de Claude Autant-Lara – MM
*Le
faucon de Malte, de Dashiell Hammett
Ed. Gallimard, Folio Policier (1984)
Ed. Gallimard, Folio Policier (1984)
Le détective privé Sam Spade
confie à son associé Miles une affaire un peu fumeuse que lui a proposée une
cliente énigmatique. Cet associé est assassiné. Sam éprouve de la gêne et de
l'agacement à consoler sa veuve avec qui il a eu une vague aventure. Il veut
comprendre et, d'une certaine manière, venger son associé. Il reprend donc
l'affaire, qui est extrêmement compliquée. La cliente a manifestement menti au
détective, mais il se sent attiré par elle.
Au cœur de l'imbroglio, un objet fabuleux : un faucon en or massif d'une valeur inestimable, dont plusieurs « chasseurs » cherchent à retrouver la trace depuis des années. Un aventurier levantin, un truand obèse, un capitaine de bateau entrent dans cette étrange histoire. Le faucon existe bien. Sam Spade l'intercepte. Mais cet objet ne fera ni la fortune ni le bonheur de personne, et le détective, au terme de cette épuisante et décevante série d'aventures, retournera à ses routines de « privé ».
Au cœur de l'imbroglio, un objet fabuleux : un faucon en or massif d'une valeur inestimable, dont plusieurs « chasseurs » cherchent à retrouver la trace depuis des années. Un aventurier levantin, un truand obèse, un capitaine de bateau entrent dans cette étrange histoire. Le faucon existe bien. Sam Spade l'intercepte. Mais cet objet ne fera ni la fortune ni le bonheur de personne, et le détective, au terme de cette épuisante et décevante série d'aventures, retournera à ses routines de « privé ».
Un
roman policier noir, brut de forge. Très réussi ! - MM
Art, de Yasmina Reza
Ed. Albin Michel- 2009
Ed. Albin Michel- 2009
" Mon ami Serge a acheté
un tableau [...] blanc avec des liserés blancs. " Médecin dermatologue,
Serge aime l'art moderne et Sénèque, qu'il trouve "modernissime".
Ingénieur dans l'aéronautique, Marc a des goûts plus traditionnels et ne comprend
pas que son ami Marc ait pu acheter "cette merde deux cent mille
francs". Quant à Yvan, représentant dans une papeterie, il aimerait ne
contrarier aucun de ses deux précieux amis. Mais les disputes esthétiques
autour du tableau blanc dégénèrent dans un crescendo hilarant et féroce, qui ne
laissera personne indemne...
Une pièce de théâtre délicieuse qui porte
à réfléchir sur les liens fragiles de l’amitié – MPV
Le
voyage d’une artiste coréenne en Normandie, de
Chong-ja Pak
Ed. Ouest France (2006)
Ed. Ouest France (2006)
"La Normandie, d'une
étonnante verdure à mes yeux coréens, m'est apparue comme très lumineuse et
baignée d'une lumière extrêmement riche et variée, une lumière qui,
généralement très douce, sait aussi, en particulier pendant la saison estivale,
surtout en bordure de mer, être beaucoup plus violente que dans mon pays natal.
Paradoxalement, j'oserais dire que la Normandie reste lumineuse même sous la
pluie."
La Normandie peinte par une Coréenne, avec
à chaque fois quelques mots de l’auteur en regard des aquarelles. La rencontre
de deux cultures et un regard inédit sur nos paysages – MPV
*Les
escaliers de Montmartre &
*Le temps des ivresses, de Michel Peyramaure
Ed. Pocket (2000
Ed. Pocket (2000
Dans les années 1870, au temps
des cerises, une gamine dessine sur le trottoir du boulevard Rochechouard. Un
monsieur important la remarque. Il s'appelle Puvis de Chavannes et lui demande
de poser pour lui. Dix ans plus tard, la jeune fille, qui a pris le nom de
Suzanne Valadon, connaît tous les peintres de la Butte Montmartre, ce quartier
encore champêtre où le génie semble courir les rues. Renoir, Degas,
Toulouse-Lautrec, et même Eric Satie le musicien, entrent dans sa vie. Suzanne
devient leur modèle, leur muse, leur maîtresse. En marge de cette vie d'art et
d'amour, elle élève le petit Maurice, enfant d'une liaison passagère avec un
Catalan nommé Utrillo.
En 1900, quand s'ouvre le
nouveau siècle, Suzanne Valadon a trente-cinq ans. Le temps des folies de
jeunesse s'éloigne. Grâce à ses maîtres et amants, l'ancienne gamine de la
Butte est une artiste célèbre. Elle se marie, s'installe en banlieue. Mais
peut-on vivre et travailler loin de Montmartre et de ce
"Bateau-Lavoir" où, autour de Picasso, on rivalise d'extravagance et
de génie ? Là est sa vraie vie. Mais elle est aussi près de Maurice, son fils
adolescent dont la postérité retiendra l'ivrognerie et le talent sous le nom
d'Utrillo. Les années qui s'annoncent n'épargneront à Suzanne ni de nouveaux orages
ni de nouvelles passions.
L’héroïne nous entraîne dans l’intimité
des grands maîtres impressionistes et on a envie de l’y suivre – FM
*La
jeune fille à la perle, de Tracy Chevalier
Ed. Folio - 2002
Ed. Folio - 2002
Qui est représentée sur ce
célèbre tableau de Vermeer ? L'auteur a imaginé qu'il s'agit d'une jeune
fille de Delft. La jeune
et ravissante Griet est engagée comme servante dans la maison du peintre
Vermeer. Nous sommes au dix-septième siècle, l'âge d'or de la peinture
hollandaise. Griet s'occupe du ménage et des six enfants de Vermeer en
s'efforçant d'amadouer l'épouse, la belle-mère et la gouvernante, chacune très
jalouse de ses prérogatives. Au fil du temps, la douceur, la sensibilité et la
vivacité de la jeune fille émeuvent le maître qui l'introduit dans son univers.
À mesure que s'affirme leur intimité, le scandale se propage dans la ville...
L’histoire de cette Griet est très
touchante, on ne peut qu’aimer la jeune fillle – FM
*Le
rêve de Boticelli, de Sophie Chauveau
Ed. Folio (2007)
Au quinzième siècle, sous le règne de
Laurent le Magnifique, jamais le sang, la beauté, la mort et la passion ne se
sont autant mêlés dans Florence, la capitale toscane. Le plus doué des élèves
de Fra Filippo Lippi, un certain Sandro Filipepi surnommé depuis l'enfance
«botticello» (le petit tonneau), va mener à son apogée la peinture de la
Renaissance. Maître d'œuvre de la chapelle Sixtine, créateur bouleversant d'un
Printemps inouï, il ressent intimement et annonce les soubresauts de son
époque. Pendant que Savonarole enflamme la ville par ses prophéties
apocalyptiques, il continue à peindre avec fougue. Il entretient alors avec
Léonard de Vinci une relation faite de rivalité farouche et d'amitié profonde.
Adulé puis oublié de tous, aussi secret que Florence est flamboyante,
Botticelli habite un rêve connu de lui seul. Sophie Chauveau lève le voile sur
la personnalité intime, les amours et la mélancolie fascinante du plus
mystérieux des génies de l'histoire de l'art.
J’ai beaucoup aimé ce livre, une plongée
dans la Florence du 15e siècle,
ses violences et son culte de la beauté. Un portrait de Boticelli très
attachant – BF
Musée
haut, musée bas, de Jean-Michel Ribes
Ed. Babel (2008)
Ed. Babel (2008)
Avec l'humour grinçant
particulier à Jean-Michel Ribes, "Musée haut, musée bas" met en scène
une douzaine de personnages, artistes, visiteurs, conservateurs et guides, qui
s'éparpillent dans le grand bazar de la culture d'aujourd'hui. Que viennent y
faire tous ces gens ? Visiter ? mais visiter qui, quoi ? Chercher quelqu'un ?
un arbre ? un chien ? Se montrer, s'aimer, manger, chuchoter, s'extasier,
pisser, dormir, copier ?...
Une galerie de caractères qui expose les
rapports entre les œuvres et ceux qui les regardent ou s’en occupent. Des
dialogues drôles et absurdes. Un livre très divertissant. Un regard original
porté sur l’art en général, l’art contemporain et le tourisme culturel de masse
– CP
*Un
artiste du monde flottant, de Kazuo Ishiguro
Folio - 2009
Folio - 2009
Parvenu au sommet de son art,
le peintre Ono remet en question la peinture du monde des plaisirs qu’il juge
décadente, et il s’applique à défendre les idéaux patriotiques de l’empire
nippon.
Dès 1945, cependant, le Japon est défait et occupé par l’armée américaine. Même s’il n’a pas été réellement inquiété, Ono le maître de l’art officiel nippon n’est plus en odeur de sainteté et cela compromet le mariage de sa deuxième fille...
Le maître revient sur le monde ancien, sur son évolution artistique et ses convictions passées, des valeurs qui n’ont plus cours dans l’immédiat après-guerre.
Dès 1945, cependant, le Japon est défait et occupé par l’armée américaine. Même s’il n’a pas été réellement inquiété, Ono le maître de l’art officiel nippon n’est plus en odeur de sainteté et cela compromet le mariage de sa deuxième fille...
Le maître revient sur le monde ancien, sur son évolution artistique et ses convictions passées, des valeurs qui n’ont plus cours dans l’immédiat après-guerre.
« J'ai toujours été
intéressé par ce qu'il advient des valeurs des gens quand ils ont investi toute
leur énergie et leur vie dans le respect des valeurs sociales qui prévalent, et
qui les voient changer... Ils ont eu les meilleures intentions du monde, mais
l'histoire a démontré qu’ils ont été soit stupides ou peut-être même quelqu'un
qui a contribué au mal. » confie Ishiguro.
Le thème a déjà été traité dans "Les
vestiges du jour" qui se déroulait en Angleterre - un livre qui a valu le
Pulitzer à l'auteur, mais ici nous sommes au Japon et l'on retrouve le rythme
lent et l'atmosphère subtile des romans japonais. J'ai beaucoup aimé ce livre -
GA
*Couleur
du temps, de Françoise Chandernagor
Ed. Folio – 2006
Pourquoi Baptiste, ancien
peintre de Cour désormais oublié, tient-il à présenter à la plus grande
exposition parisienne un Portrait de famille si démodé ? La touche, la
composition, les vêtements des personnages, tout y est désuet ; rien, non plus,
n'y semble accordé : dans cette famille figée par les années, la femme, en robe
d'autrefois, a l'air d'une très jeune fille, les enfants sont des nourrissons,
tous du même âge, tandis que l'artiste s'est représenté en grand vieillard...
Que veut démontrer Baptiste V. ? Que cherche-t-il, en reparaissant ainsi
brusquement sur le devant de la scène ? Dans ce roman d'un portrait, l'auteure
raconte l'histoire dune vie, et, à travers le destin d'un homme, la couleur du
temps...
La description d'une époque et de la façon
de faire des portraits est intéressante, mais je n'ai pas réussi à m'attacher
aux personnages – HL
*Mon
nom est rouge, de Orhan Pamuk
Ed. Gallimard – 2012
Ed. Gallimard – 2012
Istanbul, en cet hiver 1591,
est sous la neige. Mais un cadavre, le crâne fracassé, nous parle depuis le
puits où il a été jeté. Il connaît son assassin, de même que les raisons du
meurtre dont il a été victime : un complot contre l'Empire ottoman, sa culture,
ses traditions, et sa peinture. Car les miniaturistes de l'atelier du Sultan,
dont il faisait partie, sont chargés d'illustrer un livre à la manière
italienne...
Mon nom est Rouge, roman polyphonique et foisonnant, nous plonge dans l'univers fascinant de l'Empire ottoman de la fin du XVIe siècle. Une subtile réflexion sur la confrontation entre Occident et Orient sous-tend cette trame policière, elle-même doublée d'une intrigue amoureuse, dans un récit parfaitement maîtrisé.
Mon nom est Rouge, roman polyphonique et foisonnant, nous plonge dans l'univers fascinant de l'Empire ottoman de la fin du XVIe siècle. Une subtile réflexion sur la confrontation entre Occident et Orient sous-tend cette trame policière, elle-même doublée d'une intrigue amoureuse, dans un récit parfaitement maîtrisé.
Le
style est intéressant et les mœurs de l’époque fascinantes, mais j'ai trouvé le livre très long. - HL
*Le
portrait de Dorian Gray, de Oscar Wilde
Ed. UltraLetters – 2012
Ed. UltraLetters – 2012
Par la magie d'un voeu, Dorian
Gray conserve la grâce et la beauté de la jeunesse. Seul son portrait
vieillira. Le jeune dandy s'adonne alors à toutes les expériences, s'enivre de
sensations et recherche les plaisirs secrets et raffinés. « Les folies sont les
seules choses qu'on ne regrette jamais », « il faut guérir l'âme par les sens,
guérir les sens par l'âme ».
L'auteur veut libérer l'homme en lui donnant comme modèle l'artiste. Pour se réaliser, il doit rechercher le plaisir et la beauté, sous toutes ses formes, bien ou mal. L'art n'a rien à voir avec la morale. Dans une langue raffinée, il remet en question la société, le mariage, la morale et l'art. Ses propos sont incisifs et humoristiques. Ce livre scandalisa l'Angleterre victorienne, Oscar Wilde fut mis en prison pour avoir vécu ce qu'il écrivait.
L'auteur veut libérer l'homme en lui donnant comme modèle l'artiste. Pour se réaliser, il doit rechercher le plaisir et la beauté, sous toutes ses formes, bien ou mal. L'art n'a rien à voir avec la morale. Dans une langue raffinée, il remet en question la société, le mariage, la morale et l'art. Ses propos sont incisifs et humoristiques. Ce livre scandalisa l'Angleterre victorienne, Oscar Wilde fut mis en prison pour avoir vécu ce qu'il écrivait.
J'ai beaucoup aimé ! – HL
Le temps nous a manqué pour
partager ce dernier livre chroniqué dans l'article qui suit :
*Cézanne
et Zola se rencontrent, de Raymond Jean
Ed. Actes Sud – 1993
*Les
titres précédés d'une astérisque sont disponibles à la bibliothèque.
Notre prochain Cercle de Lecture se réunira vendredi 28 juin, sur le thème :
"Romans du terroir".
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