«De tous les peuples de la Gaule, les Belges
sont les plus braves», assurait Jules César. Autrement dit, ils ne reculent
devant rien, comme le prouve cette chanson revigorante du Grand Jojo, docteur ès-humour belge s’il en est.
Mythologie & Philosophie, de Luc Ferry (20 volumes)
Ed. Figaro Collections
Par
dizaines, des expressions issues de la mythologie grecque se sont inscrites dans
le langage courant : une «pomme de discorde», un «dédale de rues», prendre
le «taureau par les cornes», toucher le «pactole», «tomber de Charybde en
Scylla», suivre un «fil d’Ariane», «jouer les Cassandre», etc. Mille
références endormies aux Sirènes, à Typhon, Océan, Triton, Python,
Sibylle, Stentor, Mentor, Laïus, Argus, Œdipe et à tant d’autres
personnages mythiques habitent encore incognito nos conversations de tous les jours.
Cette collection – dont chaque volume est accompagné d’un CD audio – les
réveille en racontant les histoires magnifiques qui en sont l’origine.
Mais il y a plus. Les grands mythes ne se limitent pas à des «contes et
légendes». Ils proposent des leçons de vie et de sagesse d’une profondeur
abyssale.
Cette collection est absolument
remarquable. C’est un merveilleux outil pour comprendre tout ce que nous devons
aux grands mythes de la Grèce antique. Je recommande fortement – BF
Moi
aussi ! Dommage qu’elle ne soit pas très facile à trouver – AML
Dictionnaire
de la mythologie grecque et romaine, de Pierre
Grimal
Ed. Puf – 1e édition en 1951
Héraclès, Thésée, Jason, Athéna, Zeus... Tous
ces héros et ces dieux nous sont familiers, mais connaît-on véritablement les
mythes qui s'attachent à leurs noms ? Ils révêtent pourtant une importance
considérable dans l'histoire de la pensée humaine. Constamment repris et
réutilisés dans la littérature antique, ils sont devenus des références que nul
ne peut ignorer et un patrimoine que chacun se doit de connaître. Pierre
Grimal, grand spécialiste des études latines, n'a pas eu pour objectif de
proposer un système explicatif de ces mythes, mais de les faire connaître et
d'apporter ainsi des éléments indispensables à la compréhension de nombreux
textes et oeuvres d'art.
Fruit d'un colossal travail d'inventaire et de
classement des textes, ce dictionnaire est d'un abord simple, clair et précis.
Classés par ordre alphabétique, les mythes sont accompagnés des références des
textes qui en font mention.
Cet ouvrage
de référence s’impose pour bien comprendre les mythes grecs, dont l’interprétation
par la psychanalyse est vraiment passionnante. Le complexe d’Œdipe, théorisé
par Freud, est bien connu. Celui d’Electre, explicité par Jung, l’est beaucoup
moins, mais il n’en est pas moins fascinant, tout comme la relation fusionnelle
unissant Perséphone à sa mère Demeter – BF
Antigone, de Jean Anouilh
Ed. La table ronde – 1947
Antigone est la fille d'Œdipe et de Jocaste, souverains de Thèbes. Ses
deux frères Etéocle et Polynice se sont entretués pour obtenir le trône après
le suicide de Jocaste et l'exil d'Œdipe. Mais Créon, frère de Jocaste et
nouveau souverain, a décidé de n'offrir de sépulture qu'à Étéocle et non à
Polynice, qualifié de voyou et de traître. Il avertit par un édit que quiconque
osera enterrer le corps du renégat sera puni de mort. Personne n'ose braver
l'interdit et le cadavre de Polynice est abandonné au soleil et aux
charognards. Seule Antigone refuse cette situation.
Cette pièce inspirée de Sophocle a
été écrite par Anouilh sous l’occupation allemande, ce qui donne un tout autre
relief au récit, tant les parallèles avec cette sombre période abondent. Là où
Sophocle mettait en scène la lutte des hommes contre les dieux, Anouilh préfère
développer l’absolu d’un personnage en révolte contre le pouvoir, l’injustice et
la médiocrité.
Anouilh lui-même a expliqué que sa réécriture de la pièce
de Sophocle lui avait été inspirée par le spectacle des affiches rouges
annonçant les exécutions de résistants. Faut-il voir pour autant en Antigone la
première résistante de l’Histoire ? Peut-être pas, mais en tout cas, j’ai
pris un grand plaisir à relire cette pièce, dont j’avais mal perçu la modernité
lorsque j’étais adolescente – DM
*Œdipe
roi, de Didier Lamaison… et Sophocle
Ed. Folio policier – 2006
En arrivant dans une cité harcelée par les vieux
démons de la peur et de la division, Œdipe a ouvert les portes et les cœurs. Il
a naturellement été fait roi. Personne ne sait d'où il vient. Le sait-il
lui-même ? Une enquête haletante va révéler une vérité si effrayante qu'Œdipe
roi de Sophocle est devenu, au fil des siècles, la mère de toutes les
tragédies, celle qui porte en elle tous les modèles du roman noir.
Initialement publié en Série Noire, le roman de Didier Lamaison, inspiré de la
tragédie grecque de Sophocle, est désormais accompagné en Folio policier d'une
traduction inédite de ce chef-d'œuvre universel. Il a semblé naturel, pour un
texte régulièrement étudié dans les classes et les amphithéâtres, de réunir les
deux, roman tragique et tragédie policière, dans un même volume et sous la
responsabilité du même auteur : une occasion unique de redécouvrir l'incroyable
modernité de ce mythe à la dramaturgie sidérante.
Œdipe n’en finit pas
d’inspirer tous les auteurs, de la psychanalyse au théâtre ou au cinéma. Rien
de tel qu’un bon roman noir pour le rajeunir de quelques dizaines de
siècles ! J’ai beaucoup aimé ce «polar antique», nouvelle sous-catégorie
du genre – FB
Le secret de la Grande pyramide, de Jean-Pierre
Houdin et Bob Brier
Ed. Fayard – 2008
La pyramide de
Kheops... Comment les architectes de l'époque ont-ils pu construire une telle
montagne de pierres avec si peu de moyens ? Depuis des décennies, les égyptologues, les
ingénieurs, les architectes, ou tout simplement les passionnés d'Egypte
ancienne butaient contre la réalité, impuissants à résoudre rationnellement cette
énigme. La 3D numérique a permis de découvrir
la simplicité des solutions adoptées par des hommes d'une intelligence
remarquable. Les bâtisseurs de la Grande pyramide – Hemiounou,
"superviseur des travaux royaux", en tête– avaient déjà réuni toutes
les connaissances et compétences pour s'attaquer à un tel chantier après
seulement un siècle d'expérimentations. Aussi ne pouvons-nous qu'admirer
l'actualité des valeurs développées par la société égyptienne antique : vision
à long terme dans la conception d'un projet, expertise technologique, capacité
à organiser un chantier complexe, etc. En fait, le mystère n'a perduré si
longtemps qu'à cause de notre ignorance.
La démonstration –peut-être aussi fausse que les autres, mais
qu’importe– est passionnante. De manière générale, nous n’en finissons pas de découvrir
tout ce que le monde moderne doit à l’Antiquité : on aurait bien tort de limiter son apport
culturel à la mythologie, car on y trouve les origines de quantité de
philosophies (souvent occultées par le christianisme et les religions modernes)
et les bases du savoir moderne – DG
*Palmyre, l’irremplaçable trésor ! de Paul Veyne
Ed. Albin Michel – 2015
Au moment où le site prestigieux de Palmyre, classé au Patrimoine
mondial de l’humanité par l’UNESCO, est saccagé, quel meilleur guide que Paul
Veyne pour parcourir les vestiges d’une si vaste cité, aujourd’hui interdite ?
Antique métropole florissante, située en plein
désert au centre de la Syrie, au nord-est de Damas, Palmyre est l’ancienne
Tadmor qui, selon la Bible, aurait été construite par Salomon. Cette importante
cité caravanière fut la plus grande puissance commerciale du Proche-Orient
entre le Ier et le IIIe siècle, véritable plaque tournante des échanges entre
l’Orient et l’Occident, entre l’Inde, la Chine, la Mésopotamie, la Perse et
Rome.
Au Ier siècle de notre ère, sous Tibère, elle a
le statut de province romaine. Elle atteint son apogée sous l’empereur Hadrien
au IIe siècle. Après 260, Zénobie, la veuve d’Odénat, un notable palmyrénien
chargé de coordonner la défense de l’Orient, tente de prendre le pouvoir et
entre en conflit avec Rome. Elle est vaincue en 272 par l’empereur Aurélien. C’est
la fin de la splendeur de Palmyre.
C’est cette histoire de la « Venise du désert »
que nous peint Paul Veyne ; avec lui, nous découvrons cet immense vestige d’un
monde aboli.
Comment passer à côté de ce livre après les
derniers événements en Syrie ! Je n’étais pas bien au fait de l’histoire de
cette partie du monde et je suis ravie de cette lecture, qui m’a amenée au
livre qui suit, sur le même sujet, mais en tout point supérieur à celui-ci… –
GA
*La Syrie antique, de Maurice Sartre
Ed. Gallimard –
2002
De la Méditerranée aux rives de l'Euphrate,
entre montagnes et déserts, la Syrie antique forme un vaste territoire
d'échanges et de passage. Durant mille ans, d'Alexandre à Mahomet, Phéniciens,
Araméens, Juifs, Arabes, Grecs puis Romains y mêlent leurs cultures. Antioche,
Apamée, Tyr, Sidon, Bostra ou Palmyre forment le cadre urbain privilégié du
développement de l'hellénisme, tandis que prospèrent les campagnes. Mais Grecs
et Romains n'imposent ni modèle d'organisation sociale, ni langue, ni dieux.
Sans perdre son identité, chacun peut adhérer ou non à la culture nouvelle,
favorisant métissage et syncrétisme. Ouverte à tous les cultes, proche des
lieux de naissance des grandes religions monothéistes, la Syrie devient aussi
un des foyers du christianisme naissant. C'est cette vitalité dans la diversité
que retrace ici Maurice Sartre.
Maurice Sartre est professeur d’histoire ancienne à l’université de Tours, ancien
pensionnaire scientifique à l’Institut français d’archéologie du Proche-Orient
(Beyrouth), spécialiste de l’histoire du
monde grec et du monde romain oriental, en particulier du Proche-Orient hellénisé, d’Alexandre à la conquête
islamique.
Un petit livre passionnant, superbement illustré, et brillantissime – GA
Les cheveux de Bérénice, de Denis Guedj
Ed.
du Seuil – 2003
Dans
le ciel égyptien, au IIIe siècle avant notre ère, une nouvelle constellation
vient de naître. On peut y reconnaître la magnifique chevelure de la reine
Bérénice, offrande de celle-ci à la déesse Isis pour que son époux Ptolémée
Evergète («le bienfaiteur») revienne de guerre sain et sauf. Ce vœu sera
exaucé. Et dans une Alexandrie alors à l’apogée de son rayonnement culturel, le
pharaon confie une prodigieuse mission à Eratosthène, directeur de la Grande
bibliothèque et précepteur de ses fils : mesurer la circonférence de la
Terre. En remontant le Nil jusqu’à l’actuelle Assouan, ce dernier y parviendra
avec l’aide de son disciple Théophraste Excelsior et du bématiste (compteur de pas) Béton. Pendant ce temps, à la cour,
débauche et assassinats gangrènent le pouvoir des Ptolémées, la dynastie
grecque portée au pouvoir à la faveur de la conquête de l’Egypte par Alexandre
le Grand.
Denis Guedj, décédé en 2010, a
connu un succès international grâce à des romans rendant accessible à tous l’histoire
des sciences et des mathématiques, notamment Le Théorème du Perroquet, Le
Mètre du monde ou Zéro.
On ne s’ennuie jamais à la lecture de ce «péplum».
Pour autant, il nous laisse pantois devant l’étendue du savoir de l’époque et
l’incroyable précision du calcul d’Eratosthène, qui s’est trompé d’à peine 1%
grâce à un raisonnement géométrique d’une simplicité lumineuse ! – SW
*Papyrus,
de Lucien De Gieter
Ed. Dupuis – de 1974 à 2015
Papyrus
est une série-fleuve de la bande dessinée : créée en 1974 dans Spirou sous forme d’épisodes repris en
albums chez Dupuy, elle ne s’est arrêtée qu’en 2015 après la parution de son 33e
tome (Papyrus pharaon) ! Ses
deux principaux personnages sont Papyrus, au départ simple pêcheur qui
deviendra rapidement le sauveteur et l’ami de la princesse Théti-Chéri. Fille
du pharaon Mérenptah, grande prêtresse d’Isis et danseuse sacrée, celle-ci est
l’héritière du trône des Deux Terres, c’est-à-dire la Haute et la Basse-Egypte.
, Papyrus possède un khépesh (glaive de l’ancienne Egypte) magique. Aussi
appelé «Talisman», il lui a été donné par la fille du dieu Sébek contre le serment de protéger
Théti-Chéri de toutes les menaces pesant sur elle.
Eh non, la BD sur l’Antiquité ne se résume pas à Astérix
ou Alix ! Papyrus, avant tout destiné aux enfants, est typique de l’école dite de la
«ligne claire», immortalisée par Hergé. Ancrée dans la réalité de l’Egypte
antique, la série est remarquablement documentée. Succès garanti ! – MM
*Murena,
de Jean Dufaux et Philippe Delaby
Ed. Dargaud – depuis 1997
A Rome, l’empereur Claude est tombé
amoureux de la patricienne Lollia Paulina, mère du héros de la série Lucius
Murena. Il délaisse ainsi la terrible
Agrippine et son fils adoptif, le futur empereur Néron. Après l'assassinat
de Claude, Néron monte sur le trône et devient la proie d’une folie, réelle ou
supposée, qui le consume. Au fil des épisodes, on le voit sombrer dans la
cruauté, par un concours de circonstances, un jeu de manipulation et de
vengeance…
Ecrite par les auteurs belges Jean
Dufaux et illustrée par Philippe Delaby, la série compte jusqu’à présent neuf
tomes et a été couronnée par plusieurs prix de la bande dessinée. Interrompue
par le décès de Philippe Delaby en 2014, elle reprendra sous le pinceau de
l’Italien Theo Caneschi.
Cette fois, nous ne sommes plus du tout dans la BD pour
enfants… Référence dans son domaine, la série est sanglante, mais a surtout l’originalité
de donner une vision plus humaine de Néron. Ce n’est pas le monstre
habituellement décrit, mais simplement un homme qui n’a pas eu d’autre choix
que de devenir ce qu’il est. La qualité de la documentation est exemplaire, et
le seul reproche qu’on puisse faire à l’ensemble est d’être un peu long, du
moins si on lit tous les albums – MM
*Pour seul cortège, de Laurent Gaudé
Ed. Actes Sud – 2012
En plein
banquet, à Babylone, au milieu de la musique et des rires, Alexandre le Grand s’écroule,
terrassé par la fièvre. Ses
généraux se pressent autour de lui, redoutant la fin mais préparant déjà la
suite. Ils s’en disputent l’héritage – et le privilège d’emporter sa dépouille.
Des confins de l’Inde, un étrange messager se
hâte vers Babylone. Et d’un temple éloigné où elle s’est retranchée du monde,
on tire Dryptéis, une jeune femme de sang royal : le destin l’appelle à nouveau
auprès de l’homme qui a vaincu son père Darius…
Le devoir et l’ambition, l’amour et la fidélité,
le deuil et l’errance mènent les personnages vers l’ivresse d’une dernière
chevauchée.
J’ai beaucoup aimé ce récit à
plusieurs voix et le souffle épique qu’a su trouver Laurent Gaudé. On est ici
non pas dans un roman historique classique, mais dans un ouvrage presque fantastique,
ou plutôt onirique. C’est de la très bonne littérature – HL
Les deux visages de Janus, d’André et Michèle Bonnery
Ed. Actes Sud –
2008
En 680, Rome n'est plus qu'une modeste cité de
quelques dizaines de milliers d'habitants, vivant dans les ruines de ce qui fut
la plus puissante agglomération de la terre. Partagée entre la nostalgie d'un
monde disparu et les espérances d'un autre, encore à construire, la ville
abrite une population cosmopolite et une foule de pèlerins attirés par les
tombes des apôtres Pierre et Paul. Mais elle est aussi secouée par une série de
faits étranges: crimes, morts mystérieuses, disparitions inexpliquées, vols,
profanations... Les hommes du dux Romae,
représentant de l'empereur qui réside à Constantinople, prennent conscience de
la menace, mais sans en mesurer réellement la gravité. Sur fond d'Antiquité
tardive, le lecteur démêle les fils de l'intrigue qui se trame dans ce monde en
plein bouleversement, traversé par d'âpres querelles théologiques. Il découvre
les traditions romaines de cette période méconnue, où les pouvoirs civils et
religieux, encore mal définis, s'affrontent, où la rigueur du raisonnement
n'exclut pas l'intuition, où la réalité côtoie le rêve.
Au début, j’ai trouvé artificiel de placer une
intrigue «policière» dans un roman historique. Mais très vite, on se laisse
happer par cette histoire, qui se déroule dans une cité qui n’est plus que
l’ombre d’elle-même. Le titre est on ne peut plus approprié, les deux visages
du dieu romain Janus étant tournés l’un vers le passé, l’autre vers l’avenir.
Je recommande fortement – NM
Histoire naturelle, de Pline l’Ancien
Ed.
Riveneuve – 2009
L’Histoire naturelle (Naturalis Historia) est dans sa version intégrale une
monumentale œuvre en prose de 37 volumes, dans laquelle Pline l’Ancien
souhaitait compiler le plus grand nombre possible d’informations et de culture
générale indispensables à l’homme romain cultivé. Publiée vers 77, sous le
règne de l'empereur Vespasien, elle a été
établie à partir de quelque 2000 ouvrages de l’époque, dûs à 500 auteurs
différents. On y retrouve non seulement d’innombrables connaissances
scientifiques et techniques ayant longtemps fait référence, mais aussi des
éléments merveilleux, voire miraculeux, ce qui n’empêche pas l’auteur de faire
preuve de distance par rapport aux faits rapportés.
C’est l’œuvre non seulement d’un érudit,
mais aussi d’un philosophe conscient de la brièveté de l’existence et de la
nécessité de la vivre pleinement pour ne pas réduire sa capacité d’apprendre.
Stoïcien et sceptique, Pline l’Ancien est très représentatif de la vision
romaine du monde et de la politique impériale de son temps. Même dans ses
éditions modernes, à l’évidence fortement expurgées, son œuvre reste
passionnante.
Très agréable à lire, ce livre peut certes sembler parfois
fantaisiste de nos jours, mais force est de reconnaître que Pline formule ses
observations avec prudence. Témoin le passage sur les abeilles, qui
proviendraient «de l’accouplement d’un seul individu appelé roi.» Par-delà
les siècles, Pline nous fait surtout partager son admiration pour les beautés et les
mystères de la nature – CP
![](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhO2kr3e5PoDaB87FPJiswM26EOwe_uXvVwz_pLgslgMDIdNaSmZj3khEhGmSlxdQ-cGF3G6c9PjWK5u6OGeZkjYZBIbvG8brFTOud3b8FeWOEQ3hBeTtFNsplu8wUY9ISaZEA1To6SE0Q/s1600/Histoire+d%2527Herodote.png)
Histoire d’Hérodote
Ed. Classics – 2001
Surnommé le «Père de
l’histoire » par
Cicéron, Hérodote vécut au Ve siècle avant JC. Sa grande œuvre
historique, intitulée selon les traductions l’Histoire,
Les Histoires ou L’Enquête, est le plus ancien texte complet en prose que nous ayons conservé de
l'Antiquité. Il y expose le développement de l'empire
perse, puis relate les guerres médiques qui opposèrent les Perses aux Grecs. Le tout a probablement été rédigé vers 445 av.
J.-C., où la tradition de la philosophie antique mentionne qu'Hérodote fit une lecture publique de son travail à Athènes. Cependant, la composition de ce texte s'étala sur
plusieurs années, du fait des longs voyages nécessaires pour concrétiser un tel
témoignage et de la complexité du propos. Il se compose de neuf livres, chacun
portant le nom d’une muse, et donne de nombreuses indications géographiques,
parfois très précises. Fortement
contestée dès l’Antiquité, notamment par Plutarque et Aristote, l’œuvre
d’Hérodote est aujourd’hui considérée avec davantage de bienveillance,
certaines preuves archéologiques ayant confirmé à plusieurs reprises sa version
des faits.
Ce livre –que j’ai lu dans une édition de 1944, pas
forcément identique aux versions actuelles– n’est pas toujours très facile à
lire, du moins dans ses premiers chapitres. C’est un ouvrage intéressant pour
étudier cette période. Mais il faut aussi savoir que certains historiens
persistent à penser qu’Hérodote a inventé la plupart de ses récits – CP
![](https://blogger.googleusercontent.com/img/b/R29vZ2xl/AVvXsEhXx-AHkd5nIyiQWhvZBlSYE-6dW0skjh53oO9OI5TOcsKFusSFDGYuNeNHHqxZBD0fxO4a5tGrnl6X7qWtrI9S3uAM6xy0EpBXaKFKF9ibPZHvgPgyJvoxGXo1uZUQbUqrXVeImcv54SE/s1600/Les+Hittites.jpg)
Les Hittites, texte et dessins de Henri Hanotaux
Inédit (mais
oui !) – 1984
Une
fois n’est pas coutume : notre cercle de lecture s’est intéressé à une
étude que vous ne risquez pas de trouver en librairie, car elle n’a jamais été
éditée, et n’a d’ailleurs pas été écrite à cette fin ! Un grand merci à
Marie-Claude pour nous avoir fait découvrir cette très jolie monographie écrite
par son beau-père, qui s’y avère non seulement un passionné d’Histoire, mais
aussi un excellent illustrateur. Les Hittites sont un peuple ayant vécu
dans l’actuelle Turquie quelque 2000 ans avant Jésus-Christ. Leur royaume était
un des plus puissants de la région, à tel point qu’ils réussirent à faire
passer la majeure partie de la Syrie sous leur coupe et à se poser en rivaux de
puissances aussi considérables que l’Egypte ou l’Assyrie. L’un des traits les
plus passionnants de cette civilisation aujourd’hui largement oubliée –mais
admirée à l’époque– est sa réelle volonté de paix. Elle était régie par des lois
très morales, reposant sur des concepts d’une étonnante modernité : sens
de l’autre, égalité des droits et stabilité sociale. Dommage qu’elle soit
surtout connue des spécialistes…
Mon beau-père se passionnait pour l’Histoire, et cette
brochure n’est qu’une de celles qu’il a rédigées sans aucun souci de notoriété,
mais pour son seul plaisir et à l’intention de ses enfants. Ils en ont reçu
chacun une, et ce sont évidemment autant de trésors familiaux – MCH