Dominique a introduit la séance en
retraçant brièvement l’histoire du franc, et en soulignant le rôle de
la monnaie. Il nous a aussi dévoilé deux-trois curiosités du
système bancaire, un sujet qu’il connait bien…
La
légende du franc, de Georges Valance
Ed. Flammarion - 1998
Ed. Flammarion - 1998
La synthèse de six cents
années de destin du franc, racontée comme un roman.
Le franc a partagé les gloires
et les vicissitudes de la France : né le 5 décembre 1360 à Compiègne et il a
été condamné à mort le 10 décembre 1991 à Maastricht. C’est en changeant de
siècle que la France a changé de monnaie, mais pour Georges Valance Maastricht
et l'union monétaire étaient la seule voie permettant d'échapper à une
domination du mark sur l'Europe…
Je relis ce livre pour la troisième fois,
c’est vous dire tout le bien que j’en pense - DG
A ce qu’il paraît, l’argent
viendrait après la santé, la famille, l’épanouissement personnel, l’amitié et
la vie professionnelle. Le livre qui suit nuancera ce propos...
L’égalité
c’est la santé, de Richard Wilkinson
Ed. Demopolis – 2010
Ed. Demopolis – 2010
Epidémiologiste,
l'auteur expose dans cet ouvrage riche en données et en diagrammes les
travaux historiques, sociologiques et anthropologiques qui permettent d’établir
de façon rigoureuse les relations de causalité entre les rapports de domination
et la dégradation de la santé.
Non seulement les inégalités sociales sont préjudiciables à la santé des personnes défavorisées, mais elles entraînent une dégradation de celle de toutes les classes, et cela dans tous les pays ayant atteint un certain niveau de développement. La solidarité profite aux pauvres quand la coopération l’emporte sur la compétition, mais elle profite également aux catégories plus aisées, qui se portent mieux quand l’éventail des disparités est réduit. Racisme, xénophobie et sexisme, sont eux aussi associés aux injustices sanitaires. Dès lors, il n’est plus paradoxal de constater que, là où le sexisme pèse le moins sur la condition féminine, les hommes se portent mieux.
Non seulement les inégalités sociales sont préjudiciables à la santé des personnes défavorisées, mais elles entraînent une dégradation de celle de toutes les classes, et cela dans tous les pays ayant atteint un certain niveau de développement. La solidarité profite aux pauvres quand la coopération l’emporte sur la compétition, mais elle profite également aux catégories plus aisées, qui se portent mieux quand l’éventail des disparités est réduit. Racisme, xénophobie et sexisme, sont eux aussi associés aux injustices sanitaires. Dès lors, il n’est plus paradoxal de constater que, là où le sexisme pèse le moins sur la condition féminine, les hommes se portent mieux.
En Anglais, le sous-titre du livre est «
Comment rendre les sociétés malades plus saines ? » L’accroissement de
l’espérance de vie passe par la réduction des inégalités sociales, pour les
riches comme pour les pauvres. La réponse est on ne peut plus claire - SV
Dans un tout autre
genre :
Touchez
pas au grisbi !, de Albert Simonin
Ed. Folio - 1953
Ed. Folio - 1953
Le petit Frédo a eu tort
d’annoncer qu’il allait refroidir Riton. Total : c’est lui qui s’est fait
effacer. Du coup, le Riton a au derche non seulement les condés, mais encore
l’ancien porte-flingue de Frédo, Angelo, un sournois adepte du défouraillage à
la surprenante. Son vieux pote Max-le menteur flaire l’embrouille. Car il a
pigé : Angelo veut rafler tout le grisbi affuré par Riton et Max, dans leur
dernier coup d’arraché. Et ces messieurs étant assez nerveux du calibre, ça
sent la mise en perce imminente.
« L’art clandestin qui pénètre dans ce
roman naît beaucoup plus de la langue qui le distingue que des chocs qui ont pu
émouvoir l’écrivain », écrit Pierre Mac Orlan en préface de ce classique de la
littérature argotique, couronné à l’époque par le prix des Deux Magots. On ne
saurait mieux dire. Mais de nos jours, comment prendre pareille œuvre au
sérieux ? Mieux vaut revoir au cinéma le diamant noir qu’en a tiré Jacques
Becker – SW
Adam et Cynthia ont tout pour
eux. Mariés à la sortie de la fac, ils forment un couple parfait auquel rien ne
résiste. Vingt ans plus tard, Adam est devenu un cador de la banque
d'investissement, Cynthia une alcoolique mondaine aux goûts de luxe et ils sont
plus seuls que jamais. Des relations inexistantes avec une famille quasi
reniée, une intimité de papier glacé, des êtres humains prisonniers de la
machine à succès qu’ils ont créée, des enfants liés à leurs parents par
leurs seuls relevés de carte de crédit. Une brève lueur d'espoir se fait
jour vers la fin du livre, quand le fils tente de se dégager de l’emprise de
cet argent tout puissant.
Plutôt réussi. A signaler, le passage
traitant du rapport de l’art et de l’argent : à propos d’art brut (un
terme inventé par le peintre Jean Dubuffet pour désigner les productions de
personnes exemptes de culture artistique), il y est stipulé qu’une œuvre d’art
acquiert automatiquement une valeur du simple fait qu’une galerie la met dans
le monde… - AML
Tessa Quayle, jeune et belle
avocate anglaise, a été sauvagement assassinée dans le nord du Kenya. Son
compagnon et amant supposé, médecin africain d'une organisation humanitaire, a
disparu. Justin, l'époux de Tessa, diplomate de carrière au haut-commissariat
britannique de Nairobi et jardinier amateur, se lance dans une quête solitaire
à la recherche des tueurs et de leur mobile. Sa quête l'entraîne à Londres, à
travers l'Europe et au Canada, pour finalement le ramener en Afrique sur les
lieux même du crime. Une odyssée où se trament les sombres machinations de
multinationales pharmaceutiques, et où se nouent d'étranges alliances
politiques.
Quelle est la part du romanesque dans ce
roman ? Qu’est-ce qui est le plus important pour une multinationale : l’argent
ou la vie des personnes ? Et si la réponse fournie par le roman rejoignait la
réalité, exposée dans le livre qui suit…CP
La
fabrique du mensonge : comment les industriels
manipulent la science et nous mettent en danger, de Stephane Foucart
Ed. Denoël - 2013
Ed. Denoël - 2013
Confrontés aux faits, les
industriels utilisent le discours scientifique comme un instrument de
propagande pour instiller le doute. Les fabricants de tabac sont les premiers à
avoir recruté des faux experts afin de convaincre que le tabac n'est peut-être
pas responsable du cancer du poumon. Les mêmes procédés ont été remis au goût
du jour pour dédouaner l'amiante de ses méfaits, relativiser ou nier le
réchauffement climatique, faire du déclin des abeilles un «mystère» sans lien
avec les nouvelles générations d'insecticides. Ils sont également à l'œuvre
dans l'affaire du bisphénol A, l'un des plus graves scandales sanitaires de ces
dernières décennies. Quant au «débat» sur les OGM, cela fait bien longtemps
qu'il n'a plus rien à voir avec la science. Les intérêts en jeu sont trop
colossaux pour laisser les chercheurs s'exprimer librement...
Nerio Winch, un vieil homme
d'affaires à la tête d'un empire financier de dix milliards de dollars, n'a ni
enfants ni héritiers potentiels. Il décide alors d'adopter secrètement un
orphelin yougoslave du nom de Largo Winczlav pour assurer la continuité de son
groupe. Lorsque Nerio meurt assassiné, Largo, âgé de vingt-six ans, hérite donc
de toute sa fortune et se retrouve à la tête de l'énorme empire financier
qu'est le Groupe W.
Tractations, coups montés, OPA, action, magouilles, détournements sont les ingrédients de sa nouvelle vie dans l'univers de la haute finance.
Attiré, dégoûté ou subjugué par tous ces milliards, rattrapé par le passé et luttant contre un avenir trop néfaste, le play-boy milliardaire vit des aventures palpitantes avec ses amis, Simon Ovronnaz, ex-voleur, et Freddy Kaplan, aviateur monégasque d'origine israélienne.
Tractations, coups montés, OPA, action, magouilles, détournements sont les ingrédients de sa nouvelle vie dans l'univers de la haute finance.
Attiré, dégoûté ou subjugué par tous ces milliards, rattrapé par le passé et luttant contre un avenir trop néfaste, le play-boy milliardaire vit des aventures palpitantes avec ses amis, Simon Ovronnaz, ex-voleur, et Freddy Kaplan, aviateur monégasque d'origine israélienne.
On ne parle que d’argent
! La série est vraiment très distrayante – VD
Le thème du jour m’a donné une belle
occasion de voir cette pièce pour la première fois. Le Français n’est pas
ma langue maternelle et le texte a quelque peu vieilli. Le DVD m’a paru plus
accessible, mais les références historiques m’ont fait défaut et j’ai donc
pallié ce manque par ce livre sur Molière qui vaut d’être signalé.
*Molière et ses personnages, de Thierry Colignon et Christine Monnet
Ed. Mango – 1999
Ed. Mango – 1999
L'histoire de l'écrivain
français sans doute le plus célèbre et peut-être le moins connu… Rares sont les
auteurs dramatiques dont les personnages ont eu la faveur de voir leur nom
devenir commun. Dans ce domaine, Molière bat tous les records : chacun sait ce
que sont un don Juan, un Harpagon, une précieuse, un M. Jourdain ou un
misanthrope. Pourtant que connaît-on de sa vie et du théâtre à son époque
?
Je revois parfaitement, comme
si c'était hier, mon père sortant un petit livre noir d'une grande poche de sa
vieille saharienne comme par enchantement ; il me le donna et me dit avec un
sourire mélancolique : " Toi aussi, un jour, tu iras chercher ton île...
Ne t'en fais pas si tu ne la trouves pas tout de suite ; il y en a beaucoup, tu
la rencontreras le moment venu. " C’était la dernière fois qu’Hugo
Pratt voyait son père, et ce livre était « l’île au Trésor »
de Stevenson.
En 1965, avec Milo Milani, il terminait une version graphique de ce livre qui a su inspirer tant d’interprétations. Cette transposition magnifique a été rééditée récemment, complétée d’un second ouvrage « Enlevé » du même auteur.
En 1965, avec Milo Milani, il terminait une version graphique de ce livre qui a su inspirer tant d’interprétations. Cette transposition magnifique a été rééditée récemment, complétée d’un second ouvrage « Enlevé » du même auteur.
Pour apporter la richesse, l’argent doit
circuler, et qui d’autres que les pirates l’ont fait circuler avec autant de
rapidité, s’en emparant rapidement et le dépensant tout aussi vite une fois à
terre. Difficile à dire si l'argent fait le bonheur, mais la lecture de cette
transcription des aventures inspirées par l’avidité des hommes est un pur
moment de bonheur - MM
Christine, modeste employée
des Postes, a vu mourir son père et son frère. L'invitation impromptue d'une
tante d'Amérique, riche et fastueuse, achève de la révolter contre la
médiocrité de sa vie, sentiment qu'elle partage bientôt avec Ferdinand, ancien combattant,
mutilé, devenu chômeur. Le couple s'enfonce dans une désespérance qui semble se
résoudre par un suicide à deux...
Oeuvre posthume de Stefan Zweig, le livre nous transporte dans l'Autriche de l'entre-deux-guerres, déjà convoitée comme une proie par Allemagne nazie.
Oeuvre posthume de Stefan Zweig, le livre nous transporte dans l'Autriche de l'entre-deux-guerres, déjà convoitée comme une proie par Allemagne nazie.
On est glacé d’effroi quand arrive l’idée
du suicide du couple, en tout point semblable à la fin que s’infligeront
l’auteur et son épouse. Ce sont deux textes mis bout à bout, mais écrits à
dix ans d’intervalle. La première partie, très artificielle, ne m’a pas
convaincue. La seconde partie est bien supérieure, l’auteur y excelle dans
la noirceur et la désespérance, mais ça ne vaut pas un bon Stefan Zweig -
GA
La vie de David Kolski,
architecte raté, reconverti en conducteur de travaux bascule le jour où il
aborde Victoria de Winter, quarante-deux ans et DRH d'un grand groupe
international. Et si l’on apprend dès le début que Victoria finira mal, c’est
pour comprendre aussitôt que le destin de David ne sera guère plus enviable.
Côté pile, un amour
destructeur, une relation intense et débridée dans de luxueuses chambres
d’hôtel, entre Paris et Londres.
Côté face, un thriller
économique dans le monde du BTP : David dirige les travaux de la tour Uranus à
la Défense, un immense building vendu sur plan à des banques d’affaires et à
des sociétés russes. La pression pesant sur David est à la hauteur des enjeux
techniques et financiers du projet, avec un promoteur impitoyable, qui lui ordonne
d’accélérer les travaux, des équipes d’ouvriers désemparées et des clients qui
se frottent les mains à la pensée des pénalités qu’ils toucheront en cas de
retard...
Le livre est trash et nauséeux, mais
efficace ! Il regorge d’indices savamment disposés, de flash-back, et
d’intrigues entrelacées. Le côté face sur le BTP est vraiment excellent - GA
*Les
titres précédés d'une astérisque sont disponibles à la bibliothèque.
La prochain Cercle de Lecture se réunira le vendredi 11 avril à 20h00
et aura pour thème "La musique"
et aura pour thème "La musique"